Pittsburgh, January 3rd 1904
Page 152. Il neige lourd, sur ce bon vieux ciel de charbon...
– Gribouilli préparatoire, dans mon carnet de story-board –
Page 152. Il neige lourd, sur ce bon vieux ciel de charbon...
– Gribouilli préparatoire, dans mon carnet de story-board –
Il me tarde presque qu'on me diagnostique un Alzheimer... Et que je ne me souvienne plus d’aucun génocide, qu'il soit amérindien, africain, juif ou arménien. Que je ne me souvienne plus de cette tuerie du 13 novembre à Paris, ni de l'obscénité du premier tour de ces « érections » régionales, ni du nom des dessinateurs de Charlie Hebdo, exécutés sans sommation.
Ni de rien du tout…
Seulement de l'instant présent, dans la lumière blafarde du réfectoire de cette maison de retraite. Et du gout de ce yaourt nature que cette blanche infirmière aux yeux clairs, me fait manger à la petite cuillère en me fredonnant à l'oreille Yesterday des Beatles.
– Vous devriez faire la sieste cet après-midi, me murmure-t-elle dans un sourire, tout en essuyant tendrement la comissure de mes lèvres avec le coin de son mouchoir parfumé à la violette.
« The Million Dollar Hotel » un film réalisé par Wim Wenders (scénario de Bono) - 2000
Bande Originale : Bono, Brian Eno, Jon Hassell...
Non... C'est ce que l'on appelle vulgairement un « réseau social » sur internet.
C'est ici que s'accumulent tous les déchets de la pensée, de l'analyse et du discernement. Les débordements d'ego sont également stockés dans cette zone de transit et de libre échange, où l'on tente de recycler ses « propres » déchets cérébraux et ceux des autres. Mais la plupart du temps on est obligé de manger ces déchets même si ce ne sont pas les notres. Par « amitié ».
Lorsque l'on est socialement, affectivement et intellectuellement affamé, il faut bien survivre... Virtuellement.
« Soirée d'été sur la plage de Skagen (Danemark) »
- Peder Severin Krøyer, 1884 -
« Je ne comprenais pas alors tout ce qui c’est achevé là. Quand je regarde maintenant vers le passé du sommet de mon vieil âge, je peux encore voir les femmes et les enfants étendus, massacrés, les corps jonchant le sol du ravin. Je les vois aussi clairement que lorsque je les ai vus avec mes yeux encore jeunes, et je peux voir qu’autre chose est mort dans cette boue sanglante, enseveli dans la tourmente de neige, le rêve d’un peuple à été brisé là. C’était un beau rêve, et moi à qui une si grande vision a été donnée dans ma jeunesse, vous me voyez maintenant comme un vieil homme pitoyable qui n’a rien fait, car le cercle de la nation est brisé, il n’y a plus de centre depuis longtemps et l’arbre marqué d’une cicatrice est mort. »
– Black Elk (1863 - 1950) Chef Sioux, survivant du massacre de Wounded Knee –
« DE CEUX »
Un morceau de FAUVE ≠ sur l'album « Vieux Frères - Partie 1 » - 2014
Taylor Camp est peut être l'incarnation la plus parfaite de ce qu'était le mouvement hippie à la fin des années 60.
À l'origine, le camp est né du refus de Sandra Schaub et de son mari Victor de s'engager dans la guerre du Vietnam et plus généralement, du rejet des valeurs défendues par la société Américaine, de l'American way of life. Le couple n'avait d'autre choix que d'accepter la violence ou de mettre les voiles. Pauvres et sans domiciles, ils ont trouvé refuge en 1969 sur une île située au large d’Hawaï, l'île Kauai dont le frère de la célèbre actrice Elizabeth Taylor était en partie propriétaire. Howard Taylor leur a proposé d'occuper gratuitement l'un des plus beaux lieux que l'île réservait, dans un environnement tropical en front de mer.
Peu à peu, d'autres hippies et vétérans de la guerre ont rejoint le camp espérant pouvoir appliquer leurs valeurs et adopter une vie à la hauteur de leurs idéaux. Pas de problèmes, pas de politique ni d'argent, pas d'électricité pour cette communauté de personnes venues échapper aux émeutes et aux violences de la police. De simples cabanes faites de bambous et de matériaux de récupération en guise de maison, ils vivaient de la pêche et de la terre dans cet environnement idyllique en quasi autonomie même si les enfants allaient à l'école en prenant un bus scolaire à proximité.
Malgré l'harmonie qui régnait dans cette société presque autonome de 120 personnes, le camp a été dissous huit ans après sa formation. En effet, les habitants voisins du camp contestaient le fait que les hippies puissent résider gratuitement dans les plus beaux endroits de l'île, et se plaignaient de leur nudité, de vols supposés et plus généralement de leur mode de vie...
Ensuite, l'Etat a acquis la propriété de l'île, et a expulsé tous les habitants résidents à Taylor Camp avant de mettre le feu aux installations pour s'assurer qu'ils ne reviennent pas.
Aujourd'hui, en interrogeant les anciens résidents de Taylor Camp, tous disent avoir vécu ici, les plus belles années de leur vie.