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Le blog de Thierry Murat

24 mars 2020

Des nouvelles d'ici (fragments #5)

letemps

Au loin
le ciel cogne 
sur un tambour de guerre
éventré 

Pendant
que chacun règle
ses comptes d'apothicaires
étriqués 

Là-bas 
le vent mauvais 
des gourous
trafique l
a rumeur 

On aurait dû
si seulement si 
on n'avait qu'à 
si j'aurais su 

 

— Dans mes carnets, fragments — 

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23 mars 2020

Leçon de dessin en une case...


jamie

— TANK GIRL / Jamie Hewlett © Deadline Magazine, UK, 1989 — 

22 mars 2020

Des nouvelles d'ici (fragments #4)

petitjournal

Chacun a sa tragédie privée. 
Le rentier de gauche
comme le vagabond des étoiles.
Le moine comme la putain. 

Chacun se considérant 
comme une nécessité première. 
Chacun se croyant unique 
dans son misérable égoïsme. 

Vouloir faire commerce universel 
de sa propre tragédie,
c'est l'imposture des impuissants.
La posture des lâches. 

Le philosophe ne sait 
que théoriser

le drame de l'existence. 
Le journaliste d'investigation 
et le médiocre romancier 
ne font que transformer 
les blessures intimes 
en pièces à conviction. 

Pour guérir du chaos du monde,
adressez-vous au poète. 
À personne d'autre. 

 

— Dans mes carnets, fragments — 

21 mars 2020

Sabbat de printemps

eostre

Eostre tarde à se lever. 

L'indolente équinoxe  
traîne encore au lit
des ruisseaux 
et dans les draps blancs 
du vieil hiver. 

Aux creux de l'aube, 
le flou du dernier sommeil 
de la dernière Lune 
rêve encore un peu 
d'un inéluctable réveil
des consciences. 

Puis Eostre se lève enfin. 
Lascive.

Offrant
sa croupe
aux semences 
de feu. 

 

— Dans mes carnets, fragments printaniers — 
(Photographie : Arthur F. Kales, 1920) 

20 mars 2020

Cui-cuiterie

cuicuiterie

À part le mauvais vin, 
je crois qu'il n'y a rien de pire 
que la mauvaise littérature 
si ce n'est, peut-être, 
la mauvaise poésie. 

Celle qui cui-cuite 
en gazouillant
des métaphores poussives 
de chants de piafs 
aussi cruches 
que les roucoulades 
d'un gros merle empoté 
se prenant pour Jacques Pivert, 
faisant fièrement d'une fiente sur le sol 
un haïku low cost sur facebook 
et espérant ainsi épater la volaille 
du poulailler en temps de crise. 

Cot-cot-codex. 

 


— Dans mes carnets, fragments — 
(Dans mon grenier, mièvrerie encadrée et oubliée) 

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19 mars 2020

Des nouvelles d'ici (fragments #3)

ladépèche

Les jours succèdent aux jours. 

De la lumière à l'obscurité, 
l'éternité se réduit toujours 
à une affaire de minutes. 

Il y avait tant à faire ici 
depuis si longtemps déjà. 

Mais le temps se rétrécit. 

Alors les mots se détachent du carnet 
et redeviennent nuages, étoiles,
cailloux, lacs gelés, 

ou fleurs de charogne. 

 

— Dans mes carnets, fragments — 

18 mars 2020

Leçon de dessin en trois cases...

akira

— AKIRA / Épisode 21 « Fureur et tourment » / Katsuhiro Otomo © 1991 — 

17 mars 2020

Des nouvelles d'ici (fragments #2)

lematin

Ce matin, 
les rats des villes ont quitté le navire. 

Ils font semblant de relire la peste de Camus 
dans leur maison de campagne 
en buvant du thé vert sur facebook. 
Pas trop de bisous, madame la marquise. 
Pas trop de bisous... 

Gardez-en pour vous. 

(...) 

Et ici, on vit. 
Depuis des siècles. 

On regarde au loin 
la fatigue des jours meilleurs 
qui avancent. 

Rentrer du bois. 
Réparer les gouttières. 
Plumer quelques grives. 
Amener la petite au docteur ;
ce n'est qu'un mauvais rhume,
garde bien le lit au chaud 
sous l'édredon. 

 

— Dans mes carnets, fragments — 

15 mars 2020

RealFriends

Realfriend

« That's when you know
Who your real friends are
(That's when you don't) 
Who your real friends are 
This is when you know 
This is when you know 
Who your real friends are 
(That's when you don't) 
(That's when you don't) 
(That's when you don't) 
This is 
This is when you know 
Who your real 
Who your real friends are 

Who your real friends are 
That's when you know » 


— Thom Yorke / Runwayaway / Sur l'album « Anima », 2019 — 
(Photo : dans mon atelier, fragments de vanité) 

13 mars 2020

Des nouvelles d'ici (fragments #1)

ouvrage

La terre d'ici,
montre un chemin de sable 
qui épouse l'écorce. 
Le vent se fait discret d'apaiser 
les frayeurs des villes
en millions d'exemplaires. 

Au loin, les cris des hommes
dispersent mes silences. 

Le cœur sur l'ouvrage 
préserve le temps précieux, 
d'être au monde 
page après page, le ciel avance 
en solitude. 
Et la forêt se tait. 

 

— Dans mes carnets, fragments — 

10 mars 2020

Affiche de saison

justitia_2

Comme le soulignait très récemment un collectif d’avocates pénalistes, dans une tribune au journal Le Monde : « Il convient urgemment de rappeler que dans un État de droit, la présomption de culpabilité n’existe pas. » 
Il est bon d'entendre à nouveau s'élever les voix de la sagesse et de la loyauté, en ce siècle enténébré, surexcité par le retour ultraconnecté de la loi du talion et de la pénalité automatique moyenâgeuse. Il était grand temps... Merci à elles.

Car, seule la présomption d'innocence donne à la justice le pouvoir de nous protéger contre l'hystérie vengeresse de la vindicte populiste. Car, seule la prescription empêche l’homme mortel de conserver une haine immortelle. Car, rendre la justice à titre privé, en dehors d'un tribunal, est un délit. Point à la ligne. 

Ceci étant dit, il est donc également grand temps de ressortir cette vieille affiche – désormais mainstream et politiquement correcte – publiée  en novembre dernier, ici même sur ce blog, avec un peu d’avance à l’allumage sur les événements (c’est l’habitude de la maison...). Elle est éditée et toujours disponible, sous le label Illegal Prints. 



— Sur ma boutique en ligne : ILLEGAL PRINTS /
« Justitia 2.0 » / Affiche 30 x 40 cm / 16 € — 

( En vente ici : https://thierrymurat.bigcartel.com )
BOUTIQUE FERMÉE (all sold out) LE 26 / 04 / 2020

9 mars 2020

De quoi avez-vous si peur ?

cages_379

« Vous êtes tous fous. À mener des guerres incessantes et sanglantes contre tous ceux qui ne partagent pas votre peur de la vie. À trouver des obscénités secrètes dans chaque mot honnête, tandis que vous essayez de noyer vos propres pensées obscènes sous vos prières assourdissantes. » 

— Texte & peinture numérique © Dave McKean, 1998 /
Extrait de « Cages », page 377 — 

8 mars 2020

Oraison

kinbaku

Heureusement, il y a encore des œuvres qui nous enculent par les yeux et nous arrachent l'âme. C'est ce qui fait que l'art est toujours bien vivant, même tyrannisé sous le linceul des pisse-froids jansénistes de la moraline cyberconnectée. 
L'artiste, dont la seule posture est de se positionner dans le camp du bien, s'englue indéfectiblement dans la branlette de son discours de pseudo subjectivité, pour mieux cacher sa médiocrité objective. 
Tu veux que je te sépare l'œuvre de l'artiste ? C'est pour offrir ? Tu veux la sauce à part ? C'est sur place ou à emporter ? 


— Dans mes carnet, fragments de notes en ultra vrac — 
(Photographie © Nobuyoshi Araki) 

5 mars 2020

Âges farouches

clan-du-lac-maudit

J'avais huit ou neuf ans. Et je prenais mon vélo en direction du centre commercial, à deux pas du domicile familial. Comme dans toutes les petites villes de province, il y avait là, une maison de la presse ; vitrine de la culture populaire. Je partais donc, vaillamment, pour acquérir le Pif Gadget hebdomadaire.
Je passais un temps fou à parcourir du bout des doigts les feuilles de chou que finalement je n'achèterai pas ; Podium, Ok, StarClub... Je lisais en diagonale les interviews des vedettes de papier glacé, à même le présentoir ; Balavoine qui rétorque brillamment à la question débile du journaliste : Quel est votre animal préféré ? Moi, répond-il... (
Putain, mais trop bien ! Un jour je répondrai ça, moi aussi, en interview quand je serai grand...). 
Le Pif Gadget était déjà coincé sous mon bras, mais je traînais encore, de rayon en rayon, histoire de prolonger le temps de l'attente. Et puis... Reprendre le vélo, monter dans ma chambre, ouvrir le Pif, poser le gadget sur la table de nuit pour plus tard et lire urgemment le nouvel épisode de Rahan, le fils des âges farouches. Je savais que je ferai ce métier plus tard ; raconter des histoires avec des dessins imprimés en offset sur du papier couché. Cela prendrait le temps qu'il faudra. Mais je savais. Le coutelas d'ivoire m'avait sûrement montré le tout début d'un bout du long chemin. 

Ce soir, j'apprends que le papa dessinateur du fils de Craô, André Chéret, est parti rejoindre le Territoire des Ombres et ça me chagrine. Évidemment... C'est con, mais c'est toujours comme ça, un souvenir primitif qui s'en va ; ça fait comme un volcan qui sommeille dans la poitrine. 

 

— Dans mes carnet, fragments de souvenirs en vrac —
(Rahan, épisode 8 / Le Clan du Lac Maudit / détail de la page 1 /
Roger Lecureux - André Chéret, 1974) 

4 mars 2020

Paranoïa

bottes

Au final, la paranoïa collective des peuples des pays libres cherche toujours en vain la cause chimérique de ses intimes petits malheurs en traquant obsessionnellement les moindres symptômes embryonnaires d'un totalitarisme fantasmé qui pourraient éclore au sein d'un État démocratique.

Cette absurde vigilance permanente et monomaniaque conduit inévitablement à une sorte d'égarement qui rend aveugle et sourd à la dictature de la foule – bien réelle, elle – qui, dans sa passion prosélyte de l'interdiction, dans son puissant désir d'uniformisation de la pensée et dans sa fascination pour la dénonciation, la délation et le lynchage médiatique, avance masquée et en silence anonyme, préparant ainsi le terrain pour le prochain État totalitaire. 

 

— Dans mes carnets, fragments de notes en vrac —
(Image : vidéogramme, d'après Andrzej Wajda) 

3 mars 2020

Visite à un Ermite (sans le trouver)

monotype02

« Sous le sapin, j'interroge le disciple.
– Le maître est parti chercher des simples.
Par là, au fond de cette montagne,
nuages épais : on ne sait plus où... » 

 

— Poème de Jia Dao / Chine, dynastie Tang, IXe siècle —
(Dans mon atelier, monotype sur papier Velin d'Arches) 

1 mars 2020

Butinerie

leo1920

Allons, marquise, 
laissez-moi donc goûter 
la liqueur sacrée 
qui suinte aux creux 
des moiteurs secrètes 
de votre croupe. 

 

— Dans mes carnets, fragments d'allitérations en creux — 
(Photographie : Leo of Pradot, Paris 1920 / détail) 

29 février 2020

OpenSky

opensky

— Dans mon atelier, fragments / Acrylique et brou de noix sur toile — 

24 février 2020

Véhémence (fragment de)

monotype

Aux abords de ces paysages stériles, 
le foutre et le sang s'agitent
dans le noir mélange

de la merde et du vent femelle 
arraché aux tétines
des chiennes pyromanes. 

Et il faut être diablement éclairé 
pour sucer encor le jus de la lumière isocèle. 

No hug, dans ce bordel. 


— Dans mes carnets, fragments —
(Dans mon atelier, monotype sur papier Velin d'Arches) 

23 février 2020

Pharmacopée

fiole_faune

— Sur mes étagères, fragments thérapeutiques / 
En application cutanée, trois fois par jour : p
rotège l'individuité 
contre les névroses collectives pandémiques et sociétales /
Par voie orale : puissant analeptique, riche en fer et en
potassium — 

(Fabrication artisanale © T.M. / Exemplaire unique) 

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Visite aussi mon site web ! 
www.thierrymurat.com 

 

 

 

 

 

 


 

 




















 

 

Compte facebook > définitivement supprimé 
(depuis janvier 2019) 
« Hors contaminations émotionnelles 
collectives et pandémiques » 

 



 





 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




 

Compte instagram > définitivement supprimé 
(depuis janvier 2019)
« Hors pollutions rétiniennes intempestives 
et marketées » 





 

 


























 

 

 









Pour commander directement
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(circuit court) c'est par ici :




La boutique Log Out edition 
est ouverte ! 
www.logout-edition.fr









































 












 



 

AVERTISSEMENT :

 

 

« Je veux bien être entièrement tenu 
pour responsable de ce que je publie ici, 
mais je ne peux en aucun cas être jugé 
coupable de n'avoir pas écrit ou dessiné 
ce que 
tu aurais voulu voir ou entendre. » 

Bien cordialement, 
– La Direction – 

 














 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




































 

En ce moment sur ma table de nuit :

 

 

 

 

 

 


(En application cutanée, trois fois par jour. 
Protège l’individu des névroses collectives et sociétales. 
Puissant analeptique, riche en fer et en potassium.)

 

























































































 

 

 

 

 

 

 

 

 

 









 



















 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 











 

























 




























 






























 



































 












































 

























 























 










































 














































 














 



































































 


























 



























 






























































 


































 



























 







 

 



























 



























 


















































































































 
















































































































 







 

 
 
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