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Le blog de Thierry Murat

30 mars 2018

Je regarde mon audace...

maldoror

« Monsieur, Je vous envoie 2 exemplaires d'une brochure qui, pour des circonstances indépendantes de ma volonté, n'avait pas pu paraître au mois d'Août. Elle paraît maintenant chez deux libraires du boulevard, et je me suis décidé à écrire à une vingtaine de critiques, pour qu'ils en fassent la critique. Cependant au mois d'Août un journal, la Jeunesse, en avait parlé ! J'ai vu hier à la poste un gamin qui tenait l'Avenir National entre ses mains avec votre adresse et alors j'ai résolu de vous écrire. Il y a 3 semaines que j'ai remis le 2ème chant à Mr Lacroix pour qu'il l'imprime avec le 1er. Je l'ai préféré aux autres, parce que j'avais vu votre buste dans sa librairie, et que je savais que c'était votre libraire. Mais jusqu'ici il n'a pas eu le temps de voir mon manuscrit, parce qu'il est très occupé, me dit-il ; et si vous vouliez m'écrire une lettre, je suis bien sûr qu'en la lui montrant, il se rendrait plus prompt et qu'il lirait le plus tôt possible les deux chants pour les faire imprimer. Depuis dix ans je nourris l'envie d'aller vous voir, mais je n'ai pas le sou.

Il y a 3 fautes d'imprimerie ; les voici : 
Page 7, ligne 10 : Au lieu de : si ce n'est ces larmes, il faut si ce n'est ses
Page 16, ligne 12 : Mais l'homme lui est plus redoutable, il faut mais l'Océan
Page 28, l'antépénultième : Au lieu de il est brave, il faut il est beau.

Voici mon adresse :
Mr Isidore Ducasse
rue Notre-Dame-des-Victoires, 23
Hôtel : à l'union des nations

Vous ne sauriez croire combien vous rendriez un être humain heureux, si vous m'écriviez quelques mots. Me promettez-vous en outre un exemplaire de chacun des ouvrages que vous allez faire paraître au mois de Janvier ? Et maintenant, parvenu à la fin de ma lettre, je regarde mon audace avec plus de sang-froid, et je frémis de vous avoir écrit, moi qui ne suis encore rien dans ce siècle, tandis que vous, vous y êtes le Tout. »


– Paris, 10 novembre 1868 / Lettre d'Isidore Ducasse (dit Comte de Lautéamont)
à Victor Hugo, retrouvée en 1980 à Guernesey –

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22 mars 2018

Promesse (fragments de)

Camelia

Certes, certes...
Mais demain matin
N'ayez crainte, très chère
C'est promis
Je mangerai pour vous
Un bouquet 
De camélias sous hypnose
Nu dans la tempête de lumière 
Sous le réverbère aux baleines

 

– Dans mes carnets, mots en vrac, écrire des fragments héroïques
et puis arroser la pluie –
(rien à voir avec mon nouveau livre en cours)

21 mars 2018

Rebirth (fragments de)

rebirth

« Que la queue de Pégase
Pénètre les ténèbres ! »
– Le Grand Ciel, bleu et froid, a parlé –
Et le printemps, déjà, culbute
La croupe écartelée de l'équinoxe.

Pendant que les alouettes digitales
Se fracassent contre le miroir numérique,
Adonis se fait sucer sur un dolmen.
Shiva danse et jouit
Près de la fontaine Cosmos.
Alors les premières averses de cyprine
Ruissellent enfin le long des cuisses
Des nuages en fleurs.

V'là la vie !


– Dans mes carnets, mots en vrac, écrire des fragments printaniers
et puis faire la sieste –
(rien à voir avec mon nouveau livre en cours, quoi que...)

Photographie : Constant Puyo (détail) © 1906

20 mars 2018

Apocalypse (fragments d')

enfer

À l'aube de la nuit des temps, les femmes avaient accouché
Des plus intenses rêves de l'humanité.
Faisant de chaque instant une éternelle et lumineuse découverte
Porteuse d'avenir.

Mais l'histoire avait finalement donné raison à Ézéchiel le voyant.
L'antique serpent était donc revenu hanter les âmes au seuil du cybermonde.
Alors, le vagin géant des génisses et des truies connectées en réseaux,
Avait tout englouti dans l'entrecuisse de la rage et dans le brasier d'amertume.
N'épargnant même pas la petite barque des amants,
Flottant dans le brouillard de feu.

 

– Dans mes carnets, mots en vrac, écrire des fragments bibliques
et puis sacrifier une poule pour le repas du soir –
(rien à voir avec mon nouveau livre en cours)

Gravure : Gustave Doré (extrait) 1860 / L'enfer - chant 24 (La divine comédie de Dante)

19 mars 2018

Partie de chasse (fragments de)

deadinzesnow

Toute la nuit, les chefs de clan avaient traqué l'homme sans relâche.
Grognant leur bave et leur colère.
Misant à nouveau sur les chimères empoisonnées de la vengeance.
Comment pouvait-on encore confondre les raccourcis et les impasses ?

Ils l'avaient traqué jusque à son dernier souffle.
Dans l'empreinte de l'aube, ils l'avaient trouvé. À moitié gelé.
Alors ils l'ont fouetté jusqu'à l'os.
Mordu au sang, battu à mort. Puis, enseveli de haine.
Lui faisant payer pour l'éternité ce qu'il avait fait la nuit dernière.

Pendant ce temps là, du côté de l'autre versant,
Les deux enfants sirotaient encore les dernières gouttes de leur sommeil.
Sucré.

Ignorant tout de la cruauté de leurs nobles pères.
Sans se douter que leurs doux baisers aux étoiles avaient déjà germés
Sous l'écorce de la brume.

 

– Dans mes carnets, mots en vrac, écrire des fragments d'humanité
et puis me remettre à dessiner –
(rien à voir avec mon nouveau livre en cours, quoi que...)

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18 mars 2018

Be soft don't be stern

– « Lullaby » / sur l'album « I Could Live in Hope » / par le groupe Low / 1993 –

16 mars 2018

Voyant...

Vee Speers_2006

« Maintenant, je m’encrapule le plus possible.
Pourquoi ?
Je veux être poète, et je travaille à me rendre voyant.
Vous ne comprendrez pas du tout,
et je ne saurais presque pas vous expliquer...

Il s’agit d’arriver à l’inconnu par le dérèglement de tous les sens.
Les souffrances sont énormes, mais il faut être fort, être né poète,
et je me suis reconnu poète. Ce n’est pas du tout ma faute.
C’est faux de dire : je pense.
On devrait dire : on me pense. – Pardon du jeu de mots –

Je est un autre. Et tant pis pour le bois qui se trouve violon,
et nargue aux inconscients qui ergotent sur ce qu’ils ignorent tout à fait !

Vous n’êtes pas Enseignant pour moi.
Je vous donne ceci...
Est-ce de la satire, comme vous diriez ?
Est-ce de la poésie ? C’est de la fantaisie, toujours.
Mais, je vous en supplie, ne me soulignez ni du crayon,
ni – trop – de la pensée. »

Paris, 1871 / Lettre de Rimbaud (extrait) 
à un de ses anciens professeurs 
de Charleville-Mézières –
(Photographie © Vee Speers / 2006)

14 mars 2018

Feu ! (fragments de)

sabbat

Je pense sincèrement que celui qui n'a jamais dansé nu autour d'un feu, lors d'une nuit de pleine lune, pour convoquer ses lumineuses ténèbres, n'est pas le mieux placé pour théoriser - selon ses propres petits critères - sur la nécessaire obligation d'un monde meilleur pour tous.

– Dans mes carnets, mots en vrac, écrire des fragments de pensée jungienne
et décadente, puis préparer une infusion d'ortie –

(rien à voir avec mon nouveau livre en cours, quoi que...)

Photographie : anonyme / nuit de sabbat à Alderley Edge / Angleterre, 1969

13 mars 2018

Printemps (fragments de)

printemps

Le bon peuple révolutionnaire, dans son immense désir de justice fraternelle, avait construit un monstrueux ruban d'asphalte à travers champs afin que tout le monde puisse vivre équitablement le printemps qui s'avance, dans une harmonieuse communion de masse.

Le petit rebelle, sans demander son dû, a pris la première sortie, pour rejoindre le chemin poudreux d'escampette. Ce bord de ruisseau vers son enfance toute étourdie. Loin de tout, il s'est mis nu. Et il a dansé la carmagnole avec les filles de Cadet Roussel.

 

– Dans mes carnets, mots en vrac, écrire des fragments d'echapée belle
et puis faire un bouquet de pensées sauvages –
(rien à voir avec mon nouveau livre en cours)

10 mars 2018

Bonne nouvelle !

foule

Grâce aux pertubateurs endocriniens, grâce aux pétitions progressistes sur les réseaux sociaux,  et grâce au grand retour de la morale pudibonde, l'humanité devrait s'autodétruire tranquillement dans la crétinerie avancée, dans le chaos et la stérilité, bien avant que le réchauffement climatique ne soit réellement inéluctable.
Et là... On est sur une vraie putain de bonne nouvelle !

– C'était le communiqué misanthrope d'un week-end pluvieux du mois de mars –

9 mars 2018

Haïku

silencehaiku

« J'avais juste envie
De m'asseoir
Dans le silence »

– Dans les carnets de Fanette (9 ans depuis hier), mots choisis, posés.
Ma fille écrit des fragments de beau –

8 mars 2018

Rumeur (fragments de)

rideau

La rumeur dégueulasse
S'écoule encore
Dans les canalisations high-tech,
Désinfectant au passage
Le furoncle mal placé
De la putain de pétasse
Qui s'agite en coulisse.

Avant de se faire buzzer en levrette,
Le public retient son souffle fétide.
Attention mesdames et messieurs !
Dans un instant,
Ça va (re)commencer...


– Dans mes carnets, mots en vrac, écrire des fragments de spectacle,
et puis couper facebook –
(rien à voir avec mon nouveau livre en cours)

28 février 2018

Culte (fragments de)

vulve

Soumis au culte de la Vulve
Les mâles dominants
Admirent leur détresse

Les Esprits Animaux
Relisant Descartes
Lancent des S.O.S.

La femelle souveraine
Cuisses entr'ouvertes
Annonce la couleur :
« Rouge tu perds
Noir je gagne
C'est moi qui juge
Et qui condamne »

Partout on ne jure que vengeance
Et exemplaires punitions
Éros n'est qu'un simple mortel
Comme tous les démons

 

– Dans mes carnets, mots en vrac, écrire des fragments de mythologie,
et puis éteindre la radio –

(rien à voir avec mon nouveau livre en cours)

27 février 2018

Se la raconter...

adam&eve_Frank Eugene

« Ni les romans ni leurs lecteurs ne gagnent à ce qu'on cherche à savoir si des faits réels se cachent derrière l'histoire qui est racontée. Je pense même que ce genre de tentative sape l'idée que les histoires inventées peuvent avoir de l'importance, sachant que la naissance de l'humanité repose sur l'une d'entre elles. Je compte sur vous pour ne pas l'oublier. »

– Jonh Green / Nos étoiles contraires / Nathan, 2013 –
(Photographie © Frank Eugene Smith / Adam & Ève, 1898)

25 février 2018

Postérité

harem

« Et partout dans la rue
J'veux qu'on parle de moi
Que les filles soient nues
Qu'elles se jettent sur moi
Qu'elles m'admirent, qu'elles me tuent
Qu'elles s'arrachent ma vertu

Pour les anciennes de l'école
Devenir une idole
J'veux que toutes les nuits
Essoufflées dans leurs lits
Elles trompent leurs maris
Dans leurs rêves maudits »

– Daniel Balavoine –
Chanteur-Poète (maudit) 1952 - 1986

24 février 2018

Pop Song (fragments of)

– Dans mon « home studio », brancher la guitare crado, sortir le micro,
fumer trois clopes d'affilée pour chanter grave, 
invoquer Belzébuth,
massacrer une jolie chanson de Cyndi Lauper et puis appuyer sur la touche « rec ».

Ensuite, s'assoir devant la batterie pour essayer, tant bien que mal,
de booster le refrain... 
Et enfin, boire un café, poser trois notes de xylophone déglingué
sur le riff de guitare et des images vidéo un peu floues sur le tout. –

23 février 2018

Romantic Western (fragments of)

strip cow-boy poete

– Dans mes carnets, faire semblant de dessiner des fumetti à l'italienne, comme à
la grande époque, et puis boire un triple whisky en relisant Lamartine et De Nerval –

(rien à voir avec mon nouveau livre en cours)

21 février 2018

Posture

cul

« La même posture ne convient pas à toutes.
Que celle qui brille par les attraits du visage, s’étende sur le dos ;
que celle qui s’enorgueillit de sa croupe élégante,
en offre à nos yeux toutes les richesses. »

– Ovide, L’Art d’Aimer (1er siècle - An 1 ap. J.-C.) –

19 février 2018

Parler...

parole

Et alors un homme de lettres dit ; « Parle-nous de la Parole ». 
Et il répondit, en disant :

« Vous parlez quand vous cessez d'être en paix avec vos pensées.
Et quand vous vous lassez d'habiter la solitude de votre coeur,
vous allez vivre sur vos lèvres, et les sons qui s'en échappent
vous servent de divertissement et de passe-temps. 
Souvent vous noyez la moitié de vos pensées sous les flots 
de vos paroles. Car la pensée est un oiseau éthéré 
qui pourrait déployer ses ailes dans une cage de mots, 
mais ne saurait s'envoler.

Certains d'entre vous recherchent les bavards
par crainte de rester seuls. 
Comme ils se sentent mis à nu
par le silence de la solitude, 
ils préfèrent alors le fuir. 
Il y en a d'autres parmi vous qui parlent, et sans le savoir ni le prévoir, 
de leur bouche sort une vérité dont ils ignorent la portée. 
Il en est également qui portent la vérité en eux-mêmes, 
et la transmettent sans passer par la parole.
C'est en leur sein que se love l'esprit en silence rythmé. 

Quand vous rencontrez un ami au bord de la route
ou sur la place du marché, laisser l'esprit en vous animer vos lèvres
et inspirer votre langue.
Laisser la voix de votre voix
parler à l'oreille de son oreille.

Car son âme gardera la vérité de votre cœur comme le palais
se souvient du bouquet du vin.

Même si sa couleur est oubliée, même si la coupe n'est plus ».

– Khalil Gibran / The Prophet, 1923 –

18 février 2018

Intime conviction

rimbaudstreet

Je ne crois pas à ce que l'on me dit.
Je crois à la manière dont on me le dit.
C'est pour cela, je pense, que je n'écoute jamais les militants,
mais toujours les poètes.


– Photo : collage urbain de Ernest Pignon-Ernest © Paris, 1978 –

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mais je ne peux en aucun cas être jugé 
coupable de n'avoir pas écrit ou dessiné 
ce que 
tu aurais voulu voir ou entendre. » 

Bien cordialement, 
– La Direction – 

 














 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




































 

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(En application cutanée, trois fois par jour. 
Protège l’individu des névroses collectives et sociétales. 
Puissant analeptique, riche en fer et en potassium.)

 

























































































 

 

 

 

 

 

 

 

 

 









 



















 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 











 

























 




























 






























 



































 












































 

























 























 










































 














































 














 



































































 


























 



























 






























































 


































 



























 







 

 



























 



























 


















































































































 
















































































































 







 

 
 
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