Smog
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Ce que l'IA nous vole... ce n'est pas ce que nous avons déjà produit durant les siècles passés. Non. Ce qui nous est confisqué, ici et maintenant, c'est tout ce que l'humanité ne produira jamais et qu'elle délègue, désormais massivement, aux machines absurdes en générant du contenu artificiel globalisé. D'ici peu, les humains ne seront même plus capables d'écrire un mot ou de tracer un trait, comme ils ne savent déjà plus – depuis longtemps déjà – calculer mentalement une racine carrée sans calculette, ou s'orienter dans les entrailles de la cité sans GPS. Dans une paresse intellectuelle, culturelle et créative exponentielle, l'humanité se contentera de recracher des données recyclées, resucées, déclinées à l'infini, et qui serviront de base d'apprentissage pour les nouvelles versions d'IA (dé)générative, ad nauseam. Nos histoires diaphanes se dissiperont alors dans la fumée factice de notre abrutissement physique et cérébral.
Mais un jour... quelqu'un – ou quelque chose – assis sur une plage de silicium face à l'océan, ouvrira son carnet à la première page et tracera au pinceau une simple ligne. Pure et définitive. On appellera cette trace « l'horizon ». Et tout recommencera. Comme avant.
— Dans mes carnets brumeux, écrire des fragments of time —
(Dans mon atelier, acrylique blanche sur tôle rouillée / 45 x 37 cm)