Atramentum
Dans les récits immémoriaux, on raconte parfois que l'on aurait aperçu jadis, des peintres aller fouiller dans les tombeaux pour y chercher des ossements en vue de les calciner et de les broyer afin d'obtenir le plus intense, le plus puissant, le plus absolu et le plus profond des pigments ; l'Atramentum, dont nous parle Pline l'Ancien dans son Naturalis Historiæ.
Avec cette préparation soigneusement mélangée à de la gomme arabique, on pouvait alors exhumer – par vanité – la seule couleur qui soigne l'âme ; le noir.
La couleur des couleurs. La seule et unique qui – par combustion – détruit toutes les autres pour mieux les recréer. En somme, la phase première du grand œuvre que les alchimistes appelaient l'œuvre au noir ; la nigredo.
— Dans mes carnets, notes en vrac —
(Peinture © Thierry Murat, 2019 / To be or not / 50 x 50 cm /
acrylique et brou de noix sur toile de lin)