Virtual Summer
Le sable était brûlant. Des hallucinations paranoïaques prenaient feu instantanément dans nos organoïdes de synthèse à induction synchronisée. Deborah venait d'échouer brillamment au psychotest de Turing... Sa mémoire cache était en train de fondre sous un soleil de silicium. Au loin, les vagues avaient été désactivées. Moi, pendant ce temps, je commandais nonchalamment au garçon de plage non-binaire un sorbet artificiel à la crème solaire. Vanille/coco en open source. Deep it easy, baby... Deep it easy. « Est-ce ma ménopause ou bien les algorithmes du GIEC en surchauffe ? » me demanda Rebecca...
Comme je n'avais pas la réponse, j'écrasai tendrement sur sa croupe de silicone mon sorbet artificiel vanille/coco à la crème solaire... Là-bas, sur l'horizon, la brume dansait comme un incendie. Alors, l'air de rien, je downloadai intégralement les données de la baignade en plongeant discrètement ma tête dans le sable brûlant. How deep-learning is your love, darling ? How deep ?...
Les habitués de la plage de Linkedin ne s'intéressaient guère à la poésie supra-réaliste... Alors, afin de capter du follower, Cynthia eut soudain une idée des plus farfelues. « Et si je m'anal-pluggais un réfrigérateur ? me lança-t-elle d'un air entendu. Je pourrais ainsi profiter pleinement de mon nouveau poste de consultante virtuelle en gestion de leadership, tout en somnolant en présentiel sur le sable en fusion ! » Ne sachant trop quoi répondre à son clin d'œil entreprenant, je me déconnectai brutalement du méta-summer en prenant soin de ne pas réactiver le profil du maître-nageur sauveteur que Dorothy avait canceled en début de saison. Deep me again, honey... Deep me again.
— Dans mes carnets, écrire des fragments de summertime —
(Peinture digitale promptée et générée on the beach, avec un réseau neuronal artificiel © Thierry Murat / sur Midjourney)