Délaissant les grands axes, j'ai pris la contre allée...
« Aucun express »
Reprise de Noir Désir sur l'album hommage à Alain Bashung « Tels » - 2011
« Aucun express »
Reprise de Noir Désir sur l'album hommage à Alain Bashung « Tels » - 2011
Page 114, sur un petit lac perdu au milieu des grandes plaines, dans la lumière du soleil levant...
– Gribouilli préparatoire, dans mon carnet de story-board –
« Cela a pu arriver. Cela a dû arriver. Cela est arrivé plus tôt. Plus tard. Plus près. Plus loin. Pas à toi. Tu as survécu, car tu étais le premier. Tu as survécu, car tu étais le dernier. Car tu étais seul. Car il y avait des gens. Car c'était à gauche. Car c'était à droite. Car tombait la pluie. Car tombait l'ombre. Car le temps était ensoleillé. Par bonheur il y avait une forêt. Par bonheur il n'y avait pas d'arbres. Par bonheur un rail, un crochet, une poutre, un frein, un chambranle, un tournant, un millimètre, une seconde. Par bonheur le rasoir flottait sur l'eau. Parce que, car, pourtant, malgré. Que se serait-il passé si la main, le pied, à un pas, un cheveu du concours de circonstances. Tu es encore là ? Sorti d'un instant encore entrouvert ? Le filet n'avait qu'une maille et toi tu es passé au travers ? Je ne puis assez m'étonner, me taire. Ecoute comme ton cœur me bat vite. »
– Wislawa Szymborska (1923 - 2012) –
Photo « Le baiser de l'hôtel de ville » © Robert Doisneau
« Jeunesse Talking Blues »
Un morceau de FAUVE ≠ sur l'album « Vieux Frères - Partie 1 » - 2014
Raymond Queneau distinguait deux lignes structurantes dans l’Histoire du roman et du récit littéraire en général : l’une qui serait la ligne des « iliades », l’autre, celle des « odyssées ».
« Toute grande œuvre est soit une Iliade soit une Odyssée, les odyssées étant beaucoup plus nombreuses que les iliades : le Satiricon, La Divine Comédie, Pantagruel, Don Quichotte et naturellement Ulysse sont des odyssées, c’est-à-dire des récits de temps pleins. Les iliades sont au contraire des recherches du temps perdu : devant Troie, sur une île déserte ou chez les Guermantes. »
L’Iliade ou l’Odyssée...
Toute autre forme de récit ne serait donc ni l'un, ni l'autre. Rien que du commentaire, du bavardage, du journalisme ; dans l'urgence de l'immédiateté du présent, simplement une vaine tentative de confrontation, de confusion, de collision...
C’est pour ça que j’aime le roman et la fiction.
C’est pour ça que je déteste l’actu, facebook et toutes nos « connexions » virtuelles instantanées...
C’est pour ça, je crois, que j’aime surtout « la vraie vie ». Parce qu'elle est la seule à pouvoir concilier ces deux types de récit – le temps plein et la recherche du temps perdu – pour n'en faire qu'un. Notre récit à nous.
Un vieux dessin de janvier dernier qui ressort des tiroirs comme une sale maladie chronique. Et merde...
Et pendant ce temps là, sur facebook, tout le monde s'aime très fort...
Karl Bodmer (1809 - 1893) peintre, illustrateur français d'origine suisse.
De 1832 à 1834, lors d'une expédition le long des rives de l'Ohio, du Missouri et du Mississippi, il peint de nombreuses aquarelles qui façonneront l'image que les Européens se feront des Amérindiens...
Ici, une aquatinte colorisée à la main. On raconte que c'est la rencontre avec l'Autre – l'étranger – qui a transformé ce peintre « sans talent » exclusivement paysagiste, en un fascinant portraitiste.
Magique...
« Les Amis du Musée de la Bande Dessinée » à Angoulême, ont eu la bonne idée de m'acheter 5 planches originales qui font désormais parti du fond (comme on dit). Dont celle ci-dessus, qui n'est pas dégueu (faut bien l'avouer...). Un peu l'impression d'entrer au Panthéon, de me faire canoniser avant l'heure ou d'être enterré vivant. Drôle de truc...
« Pittsburg, douzième jour du mois de janvier 1868. Me voilà de retour, après plus de six longs mois, loin d’ici. Et tellement loin de moi-même, parfois… »
– Gribouilli préparatoire, dans mon carnet de story-board –
1983, une image de Yves Chaland, comme une carte postale oubliée.
L'élégance impeccable et intemporelle d'une douce nostalgie retrouvée.
Quelle classe...
« Et les cargos de nuit, dans le matin pas clair, comme des oiseaux punis,
éteignent leurs lumières... »
- HELSINKI - Un morceau de Babx - Sur l'album « Drones Personnels » -