accuséL’exposition de Bastien Vivès, prévue en janvier prochain au festival d'Angoulême, a été déprogrammée hier. Non pas par un gouvernement ou par un état policier et totalitaire mais par les organisateurs du festival, sous la pression d'une vox populi portée par voie de pétition et amplifiée sur les réseaux sociaux. Très peu de stars de la bande dessinée s’expriment sur ce « non-événement ». Aucune figure de la liberté d’expression, non plus. Ce silence assourdissant de la belle chaîne « solidaire » des acteurs du livre (auteurs, éditeurs, libraires...) doit-il être interprété comme une complicité avec la censure ou comme une soumission aux menaces de violence ?... Je n'ai pas la réponse. Mais cette affaire révèle, une fois encore, le plus puant des constats : en 2023, la morale puritaine de la secte des offensés chroniques se positionnera désormais plusieurs crans au-dessus de la justice des tribunaux de la république. La « justice progressiste » se fera encore davantage dans la rue, à l’ancienne (style médiéval sans le panache), à grands coups de diffamation, d'intimidation, de pilori et de menaces de mort en toute impunité, afin de purifier l'offre culturelle et donc... de stériliser la liberté de création. Bonne année. 


— Dans mes carnets dessinés, fragments of times / #vasybalancetamoraledebonnesoeureffarouchée —