Au feu !
Hier soir dans le JT, j'apprends avec tristesse que Valparaiso est victime d’un gigantesque incendie.
Lors de mon voyage au Chili en octobre 2013, j’avais passé pas mal de temps à découvrir cette ville attachante et j’avais forcément tissé des liens avec quelques personnes qui vivent là-bas. Quentin, notamment, à qui je m’empresse de demander des nouvelles par mail et qui me répond quelques minutes plus tard.
Je trouve sa réponse vraiment belle. Tellement aux antipodes de ce que l'on vit ici sur nos misérables terres de France avec nos petites aigreurs, nos rancoeurs post-électorales... Sans parler du nouveau petit chef de service qui vient d'arriver à Matignon, dans son costume étriqué, et qui semble très nettement préférer l’autorité et l'austérité à la solidarité et l'espoir pour tous.
Bref...
Voici donc le petit message de Quentin, un ami de Valparaiso.
Bonjour Thierry,
Merci de m'envoyer ce petit mot.
Non, nous dans nos Cerros du centre y a pas eu de problèmes à part beaucoup de cendre un peu partout... On se serait cru à Pompéi.
Par contre ça a été terrible cet incendie pour le haut des collines vers baron, 12 morts, plus de 2000 maisons détruites plus de 8000 personnes qui se retrouvent sans rien.
Mais il y a eu et il y a encore un mouvement de solidarité magnifique de la part des particuliers.
Des milliers de gens affluent d'un peu partout vers les points de ravitaillement pour les personnes affectées, ce sont des montagnes de nourriture, vêtements, eau, lait, etc... très impressionnant.
Et depuis quelques jours des centaines, des milliers même, de jeunes surtout, vont en haut avec des pelles pour enlever les décombres, très beau vraiment cette solidarité spontanée.
J'irai, moi aussi, dimanche, après m'être fait le vaccin obligatoire contre le tétanos, pelleter là-haut aussi.
Ma fille a participé également à l'effort collectif en donnant une bonne partie de ses jouets, "celui là ? Oh non, j'l’aime bien, celui ci, bon d'accord…" Ceci dit, avec un peu de chagrin de voir s'en aller ce jouet qui ne lui avait jamais servi mais qui bien sur à ce moment là, ce moment où elle devait s'en séparer, prenait une tout autre valeur...
Voilà et puis tous ces gens qui ont tout perdu qui arrivent à faire face la tête haute à l'adversité, "perdimos todo, pero hay que seguir adelante no más".
Abrazo.
- Quentin -