En ce début de 22ème siècle, la valeur universelle – et donc la forme poétique – des messages de bonne année importait peu. À l'instar de n'importe quelle donnée valorisée non-fongible, les NFW (Non-Fungibles Wishes) flattaient surtout l'ego. Ils étaient distribués gratuitement tous les 1ers janvier par l'Empreinte Système à la crypto-populace, sur ses neuro-screens synchronisés. Les NFW étaient certifiés d'unicité, offrant ainsi une valeur médiane reposant uniquement sur la propriété individuelle augmentée. Ils pouvaient être revendus le double, le triple ou au centuple sur le GoodPlace. Ces crypto-vœux s'inspiraient ouvertement des fortune-cookies du 21ème siècle. Ce qui leur conférait un certain charme désuet en provoquant une charge émotive à bon marché, déjà supérieure à la valeur minimale avant spéculation.
Certains NFW contenaient des messages progressistes cryptés. Ça, c'était le petit premium+ offert par l'Empreinte Système aux avatars de la Knockchain, en chaque début d'année, afin de perpétuer le sens de la fête post-moderne pour les générations futures.
— Dans mes carnets, fragments of times —