cosmiXtrip #7
— Dans mes carnets, fragments de cosmiXtrip / Thierry Murat © 2020 —
Sur la planète Télhus, ce qui émerge des rapports des parties au tout, tant dans l’architecture que dans la nature, se construit de la manière la plus évidente depuis des centaines de milliers d'années. Les monuments traditionnels dans lesquels les Télhusiens se sentent chez eux ; les villages de quartz, les tentes mésomorphes ou les temples baryoniques, ont toujours été érigés par des sortes de shamans-bâtisseurs, spirituellement proches de ces constructions et de tout ce qui a permis de les réaliser.
Sur Télhus, il est impossible de construire de grands monuments ou de concevoir des habitations confortables sans suivre scrupuleusement cette méthodologie tangible qui s'inspire fondamentalement des énergies formelles, naturelles et ancestrales du cosmos. Et on ne peut nier le contraire...
— Dans mes carnets, écrire des fragments —
(Photographie : « East-West / West-East », sculpture-installation de Richard Serra / Qatar, 2014)
En tout état de cause, il est évident que grâce à leur clitolaser thermonucléaire et leur cyprine bioélectrique luminescente, les Nymphes Plutoniennes n'ont pas froid aux yeux.
Elles ne craignent pas la testostérone de synthèse des bad boys de MégaCity. L'arrière-train toujours en open space, elles ne sont pas du genre à pleurnicher de la carlingue au moindre seXtelex des bas-niveaux de la technoZone 69.
— Dans mes carnets, écrire des fragments —
(Photo : Fashion week, Madrid / José Miró © 2019)
Le Mercurien est invariablement autocentré en flux tendu sur sa propre conscience électromagnétique.
Sur la planète Mercure, toute connexion avec autrui est soumise à une combinaison algorithmique de multiples régulations cognitives à induction.
Ces combinaisons peuvent fonctionner dans un contexte homogène et autonome. Mais un sujet appartenant à des contextes hétérogènes peut être conduit – par simple intérêt électrostatique altruiste – à n'avoir que des opinions ou des pensées contradictoires sur un unique objet ; c'est à dire lui-même, en tant qu’entité sociétale globalisée.
— Dans mes carnets, écrire des fragments —
(Photographie : « Small Room », sculpture de Walter Pichler © 1967)
Sur Proxima,
les baisers prenaient feu
comme des exosphères
de plasma moléculaire.
Et les souvenirs, ionisés
par les photons ultraviolets,
défiaient alors la gravitation
des âmes.
— Dans mes carnets, écrire des fragments —
Lorsque Randal, l'agent spatial intergalactique, s'approcha de Sheïla Shyne, la star Vénusienne du porn'hologram, les vents magnétiques se mirent à tournoyer jusqu'au cœur de l'univers...
Et si l'amour était plus puissant que toutes les forces telluriques du cosmos ?
— Dans mes carnets, fragments typographiés de recycled feel good —
— Dans mon Digital Revio / Labouheyre, Landes de Gascogne, D.626 / Mars 2020 —
« C'est tout à fait le genre d'histoire
Qui va étonner après coup
Les enfants de vos avatars
Et vous f'ra passer pour des fous
Pourtant j'en suis sûr
On a marché sur la Terre
Avant les années obscures
On y a vu de la lumière »
— Kent / On a marché sur la Terre / sur l'album « L'Homme de Mars », 2008 —
(Affiche © illustration de Kent pour le livre-disque éponyme / éditions du Seuil)
« Take your protein pills
and put your helmet on... »
— David Bowie —
(Photo : Capsule Hotel / Tōkyō, XXI ème siècle)
— Sur mes étagères : « Fusée » n°6, spécial Godzilla /
Mai 1999 © éditions Automne 67 —
(Dessin de couverture : Philippe Petit-Roulet)
« Je fonctionne !
— Écoute. Si un écureuil est vivant, ou une puce, un arbre, un brin d’herbe, pourquoi pas toi ? Je ne pourrais jamais dire, ou penser, que je suis vivant mais que tu fonctionnes simplement, surtout si je dois vivre à Aurora pendant un moment, en m’appliquant à ne faire aucune distinction entre un robot et moi-même. Par conséquent, je te dis que nous sommes tous deux vivants, et je te demande de me croire sur parole. »
– Isaac Asimov / Les Robots de l'Aube, 1983 –
(Dans mes carnets oubliés, dessin inédit de 2009 © TM)
(* it's a wonderful, wonderful life)
— Dans mon Digital Revio, fragments —
« Je me suis assise devant mon orgue d’humeur, j’ai fait quelques expériences et j’ai fini par trouver un réglage pour le désespoir. Je me le programme deux fois par mois depuis ; ça me semble une durée raisonnable pour se sentir désespéré à propos de tout, à propos du fait d’être restés sur Terre après que tous les gens un tant soit peu intelligents ont émigré sur Mars.
— Mais avec une humeur pareille, tu risques de rester dedans, de ne pas programmer de sortie. Un tel désespoir, qui embrasse la réalité, se perpétue de lui-même.
— Non. Je programme un redémarrage automatique trois heures plus tard, un 481 : conscience des multiples possibilités qui s’ouvrent à moi dans le futur, confiance renouvelée en…
— Oui, oui... Je connais le 481. Écoute, même avec un arrêt automatique, ça reste dangereux de subir une dépression, quelle qu’elle soit. »
– Philip K. Dick, 1968 / Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? –
(Photo : Monsanto's Plastic House of the Future / Disneyland, 1957)