Au commencement (?)
Selon Levi Strauss, chez les peuplades qui ne connaissent pas la cuisson des aliments, les mots « cuit » et « cru » n'existent pas. Ici, ce n'est donc pas le langage qui induit le mode de vie ou de penser. C'est l'inverse. Il serait idiot de croire que c'est parce que ces concepts sont absents de leur langage, que ces peuplades ne connaissent pas (ou n'ont pas pu avoir accès à) la cuisson des aliments.
Au commencement est l'action.
(Et non le verbe)
L'Homme (ou la Femme ?) invente le feu.
Et ensuite il (ou elle !) le nomme : « Ffff »
(Feu, Fire, Fuego, Feuer, etc. peu importe...)
Ce n'est pas parce que le masculin l'emporte sur le féminin dans la grammaire française que la société française est phallocrate. C'est peut-être l'inverse. Et encore, ça reste à prouver... Aucune affirmation sur un territoire aussi vaste et complexe que la liguistique ne peut être décrétée vérité absolue. Ce qui est sûr, c'est qu'essayer de modifier le langage (avec l'écriture inclusive, non « genrée ») afin d'influencer et de modifier la pensée sexiste, est un fantasme autoritaire et totalitaire. Ça ne sert à rien. Ce n'est qu'une idée un peu « bébête » de publicitaires. De communicants* qui s'autoproclament « très influents »... Une lubie d'urbains déconnectés des archaïsmes les plus fondamentaux, qui monopolisent les réseaux sociaux avec leur prosélytisme mondain et condescendent.
Puisqu'au commencement est, bel et bien, l'action.
(Et non le verbe)
Les peuples primitifs (ceux d'avant le langage) ne connaissaient évidemment pas le mot « liberté ». Mais il serait idiot de croire qu'ils n'avaient aucune conscience du sentiment de liberté (en opposition de celui de captivité) lorsqu'ils étaient, par exemple, prisonniers d'une tribu adverse.
Il est même fort probable que les peuples premiers aient eu conscience de manière intuitive de la masculinité du soleil et de la féminité de la lune bien avant de formuler ou d'écrire un seul mot articulé. Il n'y a guère que ces pauvres anglais qui n'ont pas réussi à trancher (the moon, the sun...).
Pourtant la lune est bel et bien une femme. Le vent est bel et bien un homme. La pluie est bel et bien une jeune fille. Le chène est bel et bien un grand-père et la forêt, une grand-mère. J'en suis intimement persuadé. Quand tu vis en pleine campagne depuis plus de 15 ans, on te la raconte pas avec le sexisme du langage...
Les gens de la ville sont des sots,
C'est la faute à Voltaire.
C'est c'que disent les gens d'la terre,
C'est la faute à Rousseau.
* Pour info : http://www.motscles.net/le-chemin-de-influence
(Attention ! Voyage surréaliste dans le monde « merveilleux » des communicants)
– Photo : « La Guerre du Feu » - un film de Jean-Jacques Annaud - 1981
(d'après le roman de J.H. Rosny aîné - 1909) –