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Le blog de Thierry Murat

2 décembre 2017

Nuit (fragments de)

sax

Nos peaux
Hologrammes
Ruissellent de pluie
Infime.

Un sax cliché
En bord de nuit
Respire
Le soufre.

Lueur au loin
De nous.
My Favorite Things...
Coltrane, tu dors ?

Moi je n'dors pas.
J'écoute
Encore
Le souffle.

 

– Dans mes carnets, mots en vrac, écrire des fragments nocturnes
et puis se réveiller –

(rien à voir avec mon nouveau livre en cours)

Photo : John Lurie sort son sax, sur le trottoir, dans « Permanent Vacation »
le tout premier film de Jim Jarmusch © 1980

1 décembre 2017

Zone portuaire (fragments de)

portnawack

Port Nawack...
(Cyber-province déconnectée,
Énième parallèle nord-complaisant,
Latitude plate, longitude nulle)

Port Nawack !
(Donc)
Son phare aux alouettes,
Ses sirènes en string,
Son marché aux poisons,
Ses dockers ivres de stéréostérone,
Et ses filles de joie
Affublées de moderne tristesse.


– Dans mes carnets, mots en vrac, écrire des fragments de journal de bord,
et puis dormir sur le pont avant –
(rien à voir avec mon nouveau livre en cours)

30 novembre 2017

Le Spaghetti

Spaghetti

« Nous baisions tous les trois, les deux garçons m’enfilant en même temps,
l’un par la bouche, l’autre par le cul ou le con, sous les gais auspices
d’un des plus jolis tableaux de Martin Barré, qu’on appelait Le Spaghetti. »

– Catherine Millet / La vie sexuelle de Catherine M. / Le Seuil, 2001 –
(Peinture © Martin Barré, 63-H, 1963 / Spray Paint On Canvas, 67 X 80 cm)

28 novembre 2017

Caprice (fragments de)

landream2

Trop de réel
En temps réel
Trop vu
Trop cru

Unanime

Je veux une Légende
Dorée
Comme une lande
Parée

D'hermine

 

– Dans mes carnets, mots en vrac, écrire des fragments de ballade
avant de partir en croisade –
(rien à voir avec mon nouveau livre en cours)

21 novembre 2017

Typographie

exclamation

– Dans mes carnets, trucs en vrac, écrire des épiphanies de typographe,
et puis jeter l'encre –
(rien à voir avec mon nouveau livre en cours)

20 novembre 2017

Exil (fragments d')

embrums

Retiré
Depuis son poste
De sentinelle
Le poète se marre
Dans ses peurs

Il pleure
Dans la mare

Un horizon de sel

Il écoute le silence
Des pierres
Qui dérive
Sur les brisants

Et le cri
Des cargos
Se perd
Dans le courant

Alors le poète écrit
Le vacarme translucide
Des oiseaux
Qui dans le vent s'agitent

 

– Dans mes carnets, mots en vrac, écrire des fragments d'embrums
et puis rentrer au port –
(rien à voir avec mon nouveau livre en cours)

Photo © Henri Cartier-Bresson, 1956

19 novembre 2017

Le supplément du petit dimanche illustré

journalX

18 novembre 2017

Lullaby (fragments of)

teddy

Leave me alone
Coffee and smoke
I stay at home
Like an old dead oak

I'm not here
I just get laid
I'm just a bear
I'm not afraid

You can hear me
Near the darkest lake
Of your dream tea
It's not a fake

I'm not here
I just get laid
I'm just a bear
I'm not afraid


– In my sketchbooks, bulk words, writing fragments of emptiness
and then, hibernate –
(nothing to do with my brand new book in progress)

17 novembre 2017

Interview minimaliste

interview_3

16 novembre 2017

Et pendant ce temps-là, sur facebook...

deuxmouches

15 novembre 2017

Prolongation (fragments de)

matinmorning

Le poème prolonge 
La voie des brumes 
Dans le souvenir 
Du givre. 

Il respire 
Il crache 
Il se tait. 

Le soleil blanc d'un matin suspendu. 

Il sait avant de savoir 
Il pousse avant d'avoir germé 
Il ne pense pas 
Il est. 

Tu veux l'écrire 
Tu meurs 
Tu veux l'oublier 
Il naît 
Tu crois le posséder 
C'est lui qui te hante. 

Vas-y. 
Écris. 

Tais-toi. 
Crache. 
Respire. 


– Dans mes carnets, mots en vrac, écrire des fragments et se taire –
(rien à voir avec mon nouveau livre en cours)

13 novembre 2017

Correspondance (fragments de)

Le Magnifique

Mon très cher ami,

Tu veux vraiment écrire un Roman ?
Un putain de grand Roman !
Pas un livre de messe, hein...
Ni un manuel d'histoire-géo ou d'éducation civique...
Un putain de grand Roman !

Ok.

Alors arrête d'enfiler les perles du chapelet
de la condescendance généralisée.
Tu n'es pas là pour nous chier un baromètre sociétal
en récitant le bulletin météo.
Les convictions à la mode ne sont que des émotions fossiles 
et monolithiques. Arrête de donner du grain aux poules. 
Sacrifie-les plutôt sur l'autel de tes incertitudes les plus profondes. 
Écris des hérésies de vaudous avec le sang de la volaille.

Marche pieds nus dans le feu.
Affirme.
Prends le parti de l'erreur flamboyante.
Sois au rendez-vous de nulle part, dans un déséquilibrisme de funambule.
Tu ne changeras pas le monde. Jamais.
Ni avec tes cantiques littéraires, ni avec quoi que ce soit d'autre.

Tu ne changeras pas ton lecteur. Non plus.
Alors détruis-le pour qu'il se reconstruise lui-même.
Avec sa lumière à lui.

Prends-le par derrière.
Mets-lui tes doigts dans sa bouche.
Donne-lui des chiquenaudes sur la joue.
Attrape-le par les cheveux.
Et pendant que ta main claque sur sa croupe, demande-lui s'il aime ça.

Comment ça !
Tu ne peux pas faire ça ?
Ok.
Alors continue à écrire des livres de curés.
Des livres de missionnaires.
Et maintiens ton public et les médias dans cette simulation
d'orgasme collectif.


Bien à toi.
     - Ton ami -


– Dans mes carnets, mots en vrac, écrire des fragments de lettre rilkienne 
et bienveillante et puis aller dessiner –
(rien à voir avec mon nouveau livre en cours)

Photo : Jean-Paul Belmondo dans « Le Magnifique »
un film de Philippe de Broca - 1973

11 novembre 2017

Calligramme

calligrame

– Dans mes carnets, trucs en vrac, faire semblant d'être Apollinaire 
et puis aller vider le lave-vaisselle –

(Rien à voir avec mon nouveau livre en cours) 

10 novembre 2017

Fuite (fragments de)

fouleboue

Le groin du peuple
Fouille dans la merde
Il renifle
Ses propres excréments
En insultant les rois
Qu'il a lui-même couronnés
Depuis des siècles

L'humanité est un étron
L'étron de dieu

Si la beauté existe
Elle est ailleurs
Elle se cache – c'est certain
Dans le clair-obscur
Du cœur de Belzébuth ;
L'archange déchu à tête de mouche
Exilé volontaire
Banni de cette fange

Viens, Lilith...
Fuyons !
Tu veux ?
On va se dévorer à la renverse,
À faire blêmir l'entrecuisse
De nos ténèbres

Humides et superbes.



– Dans mes carnets, mots en vrac, écrire des fragments de misanthropie
et puis prendre une douche –

(Rien à voir avec mon nouveau livre en cours)

Photo : AFP

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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– La Direction – 

 




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

En ce moment sur ma table de nuit :

 

 

 

 

 

 


(En application cutanée, trois fois par jour. 
Protège l’individu des névroses collectives et sociétales. 
Puissant analeptique, riche en fer et en potassium.)