Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le blog de Thierry Murat

15 août 2020

Naufrage (fragment de)

rustvrac

Reload... 

La surpopulace psychotique 
en surchauffe planétaire
perdue échouée
surfe sur les brisants
des délires sociétaux
postmodernes et névrotiques. 

Trending content... 

Tyrannie des particularismes. 
Marketing de la pensée opportuniste. 
Culte de l’insurrection permanente. 
French Theory.

Révisionnisme revanchard. 

Cancel...

Écoute le beuglement
des zinternaute·e·s
zidéologue·e·s
du camp du bien
en ruine. 

Shipwreck... 



— Dans mes carnets, écrire des fragments —
(Dans mon atelier, rust never sleep) 

14 août 2020

Misanthropie

nue_degas

Acerbe, intraitable, solitaire, craint pour ses remarques cinglantes, Edgar Degas (1834-1917) s'est brouillé avec tous ceux qui ont croisé sa route, jusqu'à ses amis les plus proches. Lorsque la lucidité ferme la porte à toute attente envers le genre humain, c'est peut-être là le cadre idéal pour espérer voir surgir, comme par miracle, des rencontres d'exception ; le dénouement éternel d'une errance exigeante.
Autre question, à propos de la misanthropie ?... 

 
— Monotype sur papier / Edgar Degas, 1880 — 

12 août 2020

Simplex Canis

dog

Chez Alexander Calder (1898-1976), tout commence par une simple ligne. Calder était un dessinateur dans l’espace. Au début, cela ressemble davantage à la démarche d’un caricaturiste qu’à celle d’un sculpteur. Et puis la ligne de fil de fer évolue librement en trois dimensions par assemblages de bric et de broc, jamais très loin du pays de l’enfance, jusqu’à faire aboyer les ombres. 


— « Dog », 1930 / Bois, pince à linge et fil de fer, 9,6 x 14,3 x 3,8 cm /
Calder Foundation, New York — 

10 août 2020

Point of view

Roy Lichtenstein © 1969

« Lorsque nous réfléchissions au dit pop art – bien que je ne trouve pas que ce soit une bonne idée de réunir des artistes sous une même étiquette, en supposant qu'ils font la même chose – nous partions du point de vue que tous ces artistes essayaient de prendre des distances par rapport à leur œuvre. En ce qui me concerne, je voulais paraître mécanique et impersonnel dans mes travaux ; je crois cependant que je ne suis pas impersonnel quand je peins. Et je considère même qu'il est impossible de l'être. » 


— Roy Lichtenstein (1923-1997) —

« Rouen Cathedral (Seen at Three Different Times of Day) », 1969 /
Magna sur toile / Triptyque : (3x) 107 x 160 cm 

8 août 2020

Ritratto-Dialogo

Lorenzo_Lotto

Les portraits de Lorenzo Lotto (1480-1556), à l'opposé de ceux du Titien – son illustre contemporain homologue – sont des portraits psychologiques ; les tout premiers dit « portraits-dialogues ». La description précise et physionomique n’est pas ici la priorité. Plutôt que de fixer le personnage tel qu’il est objectivement, Lotto préfère le montrer à l’instant ténu où il se qualifie, où il s’adresse à l'autre, et se prépare à un rapport humain sincère. Les portraits de Lorenzo Lotto ne disent pas : « admire-moi, je suis le roi, le pape, le doge, je suis le centre du monde » ; ils disent plutôt : « voilà comment je suis fait à l’intérieur, voilà quels sont les raisons de ma mélancolie ou les fondements de mon existence ». Dans le portrait-dialogue, l’attitude du peintre est celle d’un confesseur, d’un interlocuteur privilégié qui pose les questions et interprète les réponses. La beauté intérieure du modèle est trahie, plus que révélée. 


— Lorenzo Lotto « Portrait du jeune homme à la lampe », 1506 / 
Huile sur panneau de bois, 35 x 42 cm — 

7 août 2020

Gravleur

Gravleur

Thierry Alonso (dit Gravleur) est né à Paris en 1966. On dit de ses immenses portraits crus et égarés qu'ils ont la puissance sombre de ceux de Rembrandt, même si le blanc y envahit souvent l'espace. Depuis 2006, ses amitiés avec Johnny Depp et Nick Tosches lui permettent parfois d'exposer à Los Angeles, à des années-lumière de la grisaille humide de la Beauce où il se taire depuis 1995 dans la solitude rurale de l'Eure-et-Loir. 

— Connoisseur's Gallery © Somogy Art Publishers, 2009 — 

6 août 2020

Totems

TheKing

Certaines sont effrayées par l'image symbolique du phallus et détestent l’idée de sa toute-puissance – même si elles rêvent parfois de s'en faire greffer un. Ce n'est apparemment pas trop le cas de Sarah Lucas. Et comme on dit ouvertement dans les milieux autorisés, voilà une femme qui aime la bite !
Née en 1962, étudiante en arts visuels au Goldsmiths College, elle devient rapidement dans les années 80 une des principales têtes d'affiche du groupe des Young British Artists. Elle réalise des moulages du pénis de son mari, de ses amants, de ses amis et s'adonne joyeusement au culte fragile des totems. Et si ce souverain érectile n'était finalement qu'un roi sans divertissement... 


— « The King », 2010 / Moulage-sculpture de Sarah Lucas /
Photographies © Julian Simmons / Triptyque : (3x) 75 x 103 cm — 

5 août 2020

La mécanique des fleurs

warhol-flowers

À partir de 1964, Andy Warhol revisite avec sa série des « Flowers » la tradition de la nature morte. D'une série à l'autre, il compare les cadrages, les formats, les déclinaisons chromatiques, il expérimente les différentes techniques de sérigraphie, d'aérosols, d'encres acryliques fluorescentes, et pousse à l'extrême – jusqu'à la saturation visuelle – la reproduction mécanique de l'image manipulée. La représentation de ces hibiscus à profusion provoque inévitablement l'euphorie sexuelle d'une allégorie psychédélique de la femelle en fleur, de la flore vaginale, ou de la vulve pop luxuriante. 


— Dans mes carnets, petits fragments d'histoire de l'art — 

3 août 2020

« Dans ton cul »

shootwarhol

Valérie Solanas est née en 1936 dans le New Jersey. Elle débarque à New York au milieu des années 60 et vit principalement de mendicité et de prostitution. En 1965, elle écrit une pièce de théâtre « Up your ass » (Dans ton cul). Cette pièce raconte l'histoire d'une jeune prostituée misérable qui hait les hommes jusqu'à, finalement, en tuer un. 
En 1967, elle rencontre Andy Warhol et lui demande de produire sa pièce de théâtre. Il prend le tapuscrit, lui dit qu'il est « très bien tapé » et lui promet de le lire. Quelques temps après, elle recontacte Warhol pour avoir des nouvelles du script. Il lui dit qu'il l'a perdu. Et il lui propose, pour rire, un travail de dactylo à la Factory. Vexée, Valérie Solanas exige un paiement pour le manuscrit perdu. Warhol lui propose alors 25 $ pour jouer dans un de ses films expérimentaux. Elle accepte. Et la relation avec Warhol semble s'apaiser puisqu'elle réitère ensuite, à la Factory, d'autres expériences d'« actrice ». 

Le 3 juin 1968, Valérie Solanas, attend Andy Warhol dans le hall de la Factory, située au sixième étage du 33 Union Square West, et tire sur lui trois coups de pistolet. Les deux premiers coups manquent leur cible, mais la troisième balle lui transperce le poumon, la rate, l'estomac, le foie et l'œsophage.
Elle tire aussi sur le critique d'art et compagnon de Warhol, Mario Amaya et essayera également de tuer son imprésario, Fred Hughes, avant que l'arme ne s'enraye. La tuerie est évitée et Warhol s'en tirera de justesse, après une opération chirurgicale de plus de cinq heures, mais il ne récupérera jamais vraiment et devra porter un corset jusqu'à la fin de ses jours. 

Valérie Solanas écope de trois ans de prison et devient – en dépit de ses excès – un des symboles de l'appel à la révolte féministe. Le « SCUM manifesto » écrit en 1967 par Valérie Solanas devient alors à partir de 1968 un succès de librairie et une source importante de réflexion toujours d'actualité pour certaines militantes radicales. SCUM (Society for Cutting Up Men ), peut être traduit par « Société pour tailler en pièces les hommes » ou, selon les traducteurs, « ... pour émasculer les hommes ». 
En 1971, Andy Warhol produit « Women in Revolt », un film qui est une satire de ces événements rocambolesques. Un groupe similaire au SCUM de Valérie Solanas y est intitulé, avec dérision « PIG » (acronyme de Politically Involved Girlies) que l'on peut traduire par « Femmes impliquées politiquement ». 

En avril 1988, Valérie Solanas est retrouvée morte à l’âge de 52 ans des suites d’une overdose dans la solitude d’un petit hôtel de San Francisco. Son corps sera découvert cinq jours après sa mort, rongé par les asticots. Du grand art...

 

— Dans mes carnets, petits fragments d'histoire contemporaine — 

2 août 2020

(Hommage)

merde_banksyÀ l'aube du troisième millénaire, Banksy devient le drh du street art et invente le poncif au pochoir ; le prêchi-prêcha punk arty (so kitsch) et... réussit la prouesse de devenir consensuellement mièvre en jouant au rebelle subversif. Ou l'inverse. Peu importe... Banksy n'est probablement personne, parce que Banksy c'est tout le monde. Unanimement rien. L'imposture de l'anonymat c'est le privilège des nazes. (Rendons-leur hommage)... 


— Sur mes étagères de faussaire, véritable facsimilé de fragment anonyme — 
(Poids net égoutté : 800 gr.) 

1 août 2020

Soir

Soird'été

Peder Severin Krøyer (1851-1909) a peint certaines de ses dernieres toiles alors qu'il était à moitié aveugle. La cécité l'a graduellement atteint au cours des dix dernières années de sa vie jusqu'à ce qu'il perde totalement la vue. Encore une histoire de lumière et puis... d'obcurité. Décidément, les peintres de la fin du XIXème siècle sont fascinant. 

— Peder Severin Krøyer « Soirée d'été sur la plage de Skagen (Danemark) », 1884 — 

27 juillet 2020

Ni l'un, ni l'autre...

smith

Alfred Smith (1854-1936) n’était ni totalement bordelais ni complètement parisien, mais un peu des deux. Il n’était ni radicalement impressionniste ni formellement naturaliste, mais un peu des deux. Il voulait juste peindre la lumière. Ni celle du soir ni celle du matin, mais un peu des deux. Ni celle des jours de pluie ni celle des heures d’été, mais un peu des deux. Il était un peu classique et un peu moderne. Ou bien... ni l'un ni l'autre, va savoir... 


— Alfred Smith « Devant l’Océan »,1887 / Huile sur toile, 65 x 51 cm — 

24 juin 2020

Expectative

goudron

Pendant que la foule
trépigne d'impatience
en attendant
son nouveau nonos à ronger,
le ciel suspendu
aux fenêtres
déverse paisiblement
du goudron en larmes
sur les plumes du balcon. 

Ouaf ! Ouaf ! 

Au même instant 
sur le trottoir, 
un street-artiste activiste 
déguisé en batman 
nous annonce le world-after 
en taguant des petits cœurs 
rouges bonbon 
autour des crocrottes
de chiens-chiens. 

 

— Dans mes carnets, écrire des fragments urbains —
(Dans mon atelier, monotype sur papier Velin d'Arches) 

23 juin 2020

Huis clos

© Thierry Murat _Futuropolis_2020

115 pages au compteur (chaud devant) ! 
J'ai toujours pensé que la bande dessinée, c'était du théâtre 
(décor singulier, dialogues pluriels, immobilité littéraire de l'action...). 
Mon prochain bouquin sera donc un huis clos ; 
170 pages en bichromie dans un gigantesque loft-atelier... 
Je ne peux hélas te le monter en entier. Ni t'en dire davantage 
sur cette histoire que je suis en train d'écrire en dessinant, 
pour te la raconter plus tard lorsque tout ce fatras d'excitation 
et de doutes mélangés sera enfin devenu un livre. 
Alors, je ne peux rien te dire... au risque de te porter malheur. 
Ce serait ballot. 



— Image extraite de mon nouveau livre en cours © Thierry Murat / Futuropolis. 
Parution prévue aux alentours de l'an de grâce 2021 — 
(Un p'tit clic sur l'image pour la voir en plus grand, hop là...) 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Visite aussi mon site web ! 
www.thierrymurat.com 

 

 

 

 

 

 

 

 

Compte facebook > définitivement supprimé 
(depuis janvier 2019) 
« Hors contaminations émotionnelles 
et collectives » 

 



 





 

 

 

 

 


 

Compte instagram > définitivement supprimé 
(depuis janvier 2019)
« Hors pollutions rétiniennes intempestives 
et marketées » 





 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

Définitivement absent du réseau Linkedin 
(depuis février 2025)
« Hors d'atteinte de la novlangue-de-bois
managériale et entrepreneuriale »
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

AVERTISSEMENT :

 

 

« Je veux bien être entièrement tenu 
pour responsable de ce que je publie ici, 
mais je ne peux en aucun cas être jugé 
coupable de n'avoir pas écrit ou dessiné 
ce que 
tu aurais voulu voir ou entendre. » 

Bien cordialement, 
– La Direction – 

 




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

En ce moment sur ma table de nuit :

 

 

 

 

 

 


(En application cutanée, trois fois par jour. 
Protège l’individu des névroses collectives et sociétales. 
Puissant analeptique, riche en fer et en potassium.)