Le pus
Les névroses pasteurisées
De Wounded Knee
Et du onze septembre
En import US.
Les cierges
Et les « Let it be »…
Et puis les Charlies,
Les « je suis »
Et tout le bataclan.
Les « pas d'amalgame »
Et la liberté d'expression
En suppositoires lubrifiés.
Et puis plus tard
Les hashtags,
Le cynisme ordinaire
Et puis les livres,
Et les manuels scolaires
Que l’on brûle sur Pétitions.com
Et les expos que l’on caviarde.
Et puis les Olympias
Que l’on ferme
À guichets ouverts,
Dans l’allégresse
De quelques mantes religieuses
Sérial cyber-killeuses.
Chaque matin,
La tristesse infinie
De boire
Son propre pus
Inoculé par le siècle
Spectaculaire.
(Mais demain,
Si tu préfères…
Je te parlerai
Du jus de soleil
Qui perle
Au bord
Des lèvres
De l’horizon)
— Dans mes carnets, mots en vrac, écrire des fragments —
(Photographie © Sally Mann, 2001)