Fin de siècle...
— Ne reste que l'Aube / Thierry Murat © éditions Futuropolis —
(176 pages en bichromie, tons directs sur papier offset / 24,6 x 30,7 cm / ISBN : 9782754828086)
En librairie, depuis le 7 avril 2021
— Ne reste que l'Aube / Thierry Murat © éditions Futuropolis —
(176 pages en bichromie, tons directs sur papier offset / 24,6 x 30,7 cm / ISBN : 9782754828086)
En librairie, depuis le 7 avril 2021
Pendant que le druide marseillais pleurniche sous son bonnet d'âne, et que la courageuse blonde américaine explique la stratégie de l'enculade algorithmique aux parlementaires européens, l'homo-neurasthénicus-cyber-connectum, lui, est fin prêt pour le prochain et ultime confinement augmenté : la méta-crétinerie immersive mondialisée.
— Dans mes carnets, écrire des fragments of times —
(Photographie : « Portable Living Room », sculpture de Walter Pichler © 1967)
« On est emporté par l'ambiance de cette conversation nocturne et par la noirceur du dessin. Quand il ne reste que l'aube après la lecture, c'est que la hantise ne disparaît pas... »
— Adrien Tournier / Librairie l'Atelier / Paris 20e / Haut Belleville —
(Ne reste que l'Aube / Thierry Murat © Éditions Futuropolis)
En librairie, depuis le 7 avril 2021
Retour chez nous,
pour y enfouir la lumière
dans les yeux et l'âme
de la tanière griffue,
blanchie à la chaux.
— Dans mon Digital Revio, fragments d'ici —
(Lampe Lyre noire, H. 72 cm, designed by Philippe Cuny © 1990)
« Si quelqu'un te dit qu'il n'y a qu'une seule voie, la sienne, éloigne-toi le plus possible de lui, tant physiquement que philosophiquement. »
— Jim Jarmusch —
(Collage de Jim Jarmusch / Anthology Editions © 2021)
À Santa Marta, près de la frontière vénézuélienne, la Colombie devient caribéenne. Tu peux me croire... l'air y est plus lourd qu'une enclume chauffée à blanc. Et c'est dans la rue que tu réalises que la nuit noire est une offrande, lorsque le jour se cogne contre les murs du barrio Pescaíto.
— Dans mes carnets, écrire des fragments —
(Dans mon Digital Revio, tropical blues)
Entouré du monumental visuel de fond de scène, saturé de notifications et d'injonctions précédées de hashtags totalitaires, me voici donc... Posant pour la postérité sur le trône de l'exposition consacrée à « Ne reste que l'Aube », à Évreux. Un bel espace, un bel accrochage et quelques vitrines dévoilant discrètement mon petit cabinet d'intimes curiosités. On se sent souvent nu (sous sa blouse), en de pareilles circonstances. Tout dépend alors du chauffage... inévitablement.
À quelques encablures de la soirée d'inauguration, on m'a demandé gentiment de repeindre un mur ; partie intégrante de la scénographie. Modestes traces – oscillantes entre calligraphie et abstraction figurative – éclairant cet espace feutré à la lueur d'un chandelier et de deux bougeoirs.
Cette éphémère présence intemporelle reste en place jusqu'à la fin de l'année. Merci à la ville d'Évreux et à toute l'équipe de la Maison des Arts. Spécial merci à Frédéric Bihel...
— Exposition « Les Mondes Futurs » Thierry Murat (Ne reste que l'Aube / éd. Futuropolis) & Xavier Coste (1984, d'après Orwell / éd. Sarbacane), à La Maison des Arts d'Évreux, du 15 octobre au 31 décembre 2021 —
(Commissaire d'exposition : Frédéric Bihel)
Je crois que j'aime
autant les murs de Bogotá
que le mal de crâne
des Andes en altitude
qui s'efface
comme une énigme diluée
dans les vapeurs
cinq fois millénaires
de la feuille de coca
en décoction.
— Dans mes carnets, écrire des fragments —
(Dans mon Digital Revio, infusion)
Cinq planches inédites de bande dessinée expérimentale exposées au Centre Culturel Gabriel García Márquez, à Bogotá. Un accrochage quelque peu monumental qui essaye de scénographier ma vision personnelle du comic strip à la verticale... Merci à l'Alliance Française et au Goethe Institut de Bogotá, pour la carte blanche et l'invitation au voyage.
— Exposition collective « Jump The Wall ! » à Bogotá, du 24 septembre au 23 octobre 2021 —
(Commissaire d'exposition : Camilo Vieco)
L'humeur tropicale dégouline le long des feuilles de palme. Les hélicoptères, accrochés au plafond de l'hôtel Majestic, malaxent la salsa électro avec la sueur climatisée des touristes vaccinés.
Quelques Arhuacos, géolocalisés sur snapchat, dansent sur la plage. Cartagène des Indes est bel et bien aux Amériques.
J'écris avec ce qu'il me reste de voyage ; una sonrisa mundializada.
En septembre / octobre 2021, il sera question de « Ne reste que l'Aube », de quelques fragments de moi un peu partout... et donc, inévitablement, d'ubiquité.
• Du 24 septembre au 23 octobre 2021, SUREXPOSITION II, dans le cadre du festival FORMULA BULA, à la galerie Immix, Quai de Jemmapes, Paris 10ème. « Immix galerie expose des œuvres que tout oppose sauf leur allusion forte à la photographie. Thierry Murat, dans Ne reste que l’Aube, traite l’image à la façon d’une photo haut-contraste dont est expurgé tout demi-ton et tout dégradé. La lumière se fait crue, dure, rasante, comme au coucher ou à l’aube, rappelle Caravage, ou, en BD, l’œuvre de Muñoz. Avec toutefois un monochrome très personnel à l’auteur qui nous immerge entre chiens et loups. La vraisemblance si typique de la photographie persiste, mais se fait ambiguë ; nous reconnaissons New York, mais nous sommes à Stockholm à la fin du 21ème siècle... La vraisemblance photo fait paradoxalement fonctionner l’imaginaire et sert superbement l’économie d’expression. » (Commissaire d'expo : Carlo Werner)
• Du 15 octobre au 31 décembre 2021, LES MONDES FUTURS, à la Maison des Arts d'Évreux. « Flash back sur le parcours de Thierry Murat à travers une décennie de bande dessinée, en six livres publiés aux éditions Futuropolis. Et une grande exposition scénographiée autour de son dernier ouvrage ; Ne reste que l'Aube. » (Commissaire d'expo : Frédéric Bihel)
• Du 20 septembre au 22 octobre 2021, à Mont-de-Marsan. Exposition d'une dizaine de planches originales de ÉtuŋwAŋ / Celui-Qui-Regarde (Thierry Murat © Futuropolis, 2016) dans le cadre du festival PAL'ARBRE, à la librairie Caractères - Café Social Club.
• Du 24 septembre au 23 octobre 2021, exposition collective à Bogotá. « Six artistes internationaux et quelques colombiens sont invités au centre culturel Gabriel García Márquez par l'Alliance Française pour le vernissage de cette exposition, pour des conférences, des tables rondes, des ateliers... Thierry Murat y expose cinq planches inédites réalisées spécialement pour l'occasion, autour du thème de l'événement : JUMP THE WALL ! » (Commissaire d'expo : Camilo Vieco)
— Paris, Évreux, Mont-de-Marsan, Bogotá, et au-delà... —
On ne part pas pour se soigner... Je ne comprendrai jamais ceux qui arpentent les déserts, les routes poussiéreuses, les pistes défoncées, pour apaiser leurs angoisses existentielles. Tout comme ceux qui s'accaparent les rues pavées et les ronds-points pour guérir leurs névroses sociétales avec des pancartes et des banderoles, envahissant l'espace commun en le transformant en un hideux divan collectif.
Partir c'est s'éloigner en silence, loin de toute revendication politique, idéologique, écologique, religieuse... Celui qui revendique quoi que ce soit de ce « style » dans l'idée du voyage n'est qu'un publicitaire de la bienpensance, un touriste fonctionnaire du camp du bien ou, tout simplement, un puceau de l'âme. Partir n'est surtout pas une affaire de style. Partir à l'autre bout du monde, c'est laisser un instant tous ceux qui s'affairent à la plus médiocre et la plus détestable des occupations : vouloir changer (ou sauver) le monde – en se regardant le nombril devant un smartphone, le cul sur un canapé.
Le vrai voyageur n'est pas un moine pèlerin végan, ou une instagrameuse de couché·e·s de soleil·le non genré·e·s, ou un yogi marcheur bouddhiste antispéciste... Le Voyageur est un loup misanthrope, affamé de rencontres d'exception, qui essaye juste de faire de sa fuite quelque chose d'esthétique.
— Dans mes carnets, fragments de départ imminent —
En initiant ou en co-organisant des embryons de révolutions populistes – comme les cortèges de gilets fluo en plastoc ou les troupeaux obscurantistes de ruminants anti-médecine, militant pour la potion magique – les réseaux sociaux ne savent faire, bêtement, que ce pourquoi ils ont été créés : fabriquer de l'illusion en générant de la surinformation émotionnelle afin d'affaiblir la connaissance universelle. That's (only) what I said.
— Dans mes carnets, écrire des fragments hérétiques —
(Peinture : Jérôme Bosch, 1480 / « L'Escamoteur » / Huile sur bois, 53 x 65 cm)
Homère était aveugle.
Tout comme Démodocos, le poète,
à qui la Muse qui l'aimait
avait offert le pire et le meilleur,
en parfait contrepoint.
Elle lui avait pris ses yeux.
Mais en compensation, avait donné
à la voix de son amant
la douceur d'un chant du plus bel esprit,
ainsi qu'à ses dix doigts,
l'agilité de l'oiseau sur la branche
d'une lyre à sept cordes.
Démodocos aimait chanter les ruines
des amours adultères d'Arès & Aphrodite,
dans un motel palace abandonné
sur la grève blafarde d'une plage de Cythère.
Homère, quant à lui, n'était peut-être
rien d'autre que Personne,
tout comme son Ulysse transperçant
l'œil universel des brumes cyclopéennes.
La poésie n'est sûrement
qu'affaire de regard, de visions...
ou d'aveuglement.
Alors, puisque la parole 2.0
est désormais décrédibilisée
par les algorithmes de l'immédiateté,
et que toute tentative de malicieuse ironie
est aujourd'hui considérée
comme hérésie blasphématoire,
autant se crever les deux yeux
afin de se sortir le cul des ronces
avant que le poème ne devienne
qu'une insipide pommade feel-good,
aux huiles essentielles de rien,
qui apaise notre inconséquence écarquillée
de misérables voyeurs interconnectés.
— Dans mes carnets , écrire des épopées miniatures —
(Réédition augmentée d'un fragment publié initialement, ici même sur ce blog, en septembre 2019)
Après ces longues années de guerre, les droïdes de la secte Antivax avaient réussi à désinstaller l'antivirus azt_3.0 et à désactiver définitivement le script de réinitialisation obligatoire. Mais sur Véga, l'épidémie faisait d'autant plus rage, que la haine de la caste des Cybers à l'encontre de l'Empreinte Système avait soudainement pris la forme d'un torrent de boue, charriant aux abords des balises de métadonnées quelques milliards d'adresses IP infectées. Impassiblement, la mémoire morte des Réseaux stockait le flux d'informations contradictoires indexées aléatoirement. Pendant ce temps là, l'aube contaminée tardait à se lever sur Proxima. Et les vents solaires annonçaient déjà les prémices d'une autre défaite à venir.
— Dans mes carnets, écrire des « fragments of times » —
« Carpe diem, quam minimum credula postero »
— Horace / Odes, I, 11, 8 —
(Dans mes carnets dessinés, petit fragment)
« Reincarnate I wonder who I might become
With the potential of a loaded gun
I could be as fresh as hard bubblegum »
— Joseph Arthur / Ashes Everywhere / from the album « Come to Where I'm From », Real World Records © 2000 —
(Dans mon Digital Revio, fragments d'été)
« Le naufrage oublié du paquebot "Afrique" en 1920 ; la plus grande catastrophe de l’histoire de la marine civile française. Parti de Bordeaux à destination de Dakar, il sombre par 43 mètres de fond, avec à son bord 602 passagers, dont 192 soldats africains de la Grande guerre. Seuls 31 hommes ont survécu. L’équipage, tout comme l’armateur, la Compagnie des Chargeurs Réunis, ont été blanchis sans que soient pour autant dissipés les mystères de cette tempête fatale, tombée dans l’oubli depuis des décennies... »
— L’odyssée du paquebot « Afrique » / Série d'été publiée dans le quotidien Le Monde.
Cinq épisodes illustrés, sur cinq jours de parution, dans la semaine du 12 au 17 juillet 2021 —
( Texte de Thomas Saintourens / illustrations de Thierry Murat / direction artistique, Christelle Laffitte )
2 / Naufrage dans les ténèbres
« Ne reste que l’Aube n’est pas uniquement une bande dessinée autour de la figure du vampire. La créature y officie comme un point d’ancrage, dardant un regard omniscient sur l’humanité. L'immortalité transpire de la première à la dernière page de l’album (...). En mettant en scène une créature qui a traversé les siècles, l’auteur met en lumière la lente déliquescence du monde. Ce faisant, il appuie l’idée que des outils comme les réseaux sociaux sont plus liberticides que libertaires.
Alors que Ne reste que l’Aube est sorti en librairie il y a quelques semaines, Thierry Murat a accepté de répondre à nos questions sur la genèse de son album et l'utilisation qu'il y fait de la figure du vampire. »
— www.vampirisme.com —
( L'interview vampirique est à lire ici... )