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Le blog de Thierry Murat

20 novembre 2020

Sketchbook #3

snow_sky

 — Dans mes fragments silencieux — 

19 novembre 2020

Novembre 2048

crowd

L'avènement de l'application Procréation_Sans_Contact avait plongé l'humanité dans une turbulence psychotique sans précédent. Depuis plusieurs décennies, la confusion avait dépassé l'entendement... 
Sur les écrans des neuro-interfaces, synchronisées en connexion cognitive par l'Empreinte-Système, la foule publiait de manière compulsive et paranoïaque une multitude infinie de théories déconstructivistes et post-structuralistes. 
Paradoxalement, certains groupuscules activistes en étaient venus à remettre en cause l'existence même de l'Empreinte-Système qui n'aurait été, d'après eux, qu'une construction mentale globalisée depuis la nuit des temps. « L'empreinte-Système n'existe pas ! », hurlaient-ils sur les écrans de cette même Empreinte-Système, espérant alors sécuriser leur âme par le pire des scénarios négationnistes... 
Il en est toujours ainsi, lorsqu'une civilisation se met à douter de l'existence réelle de ses fondements, même les plus absurdes et les plus délétères ; elle s'écroule soudain, comme un vieux château de cartes moisies. 

— Dans mes carnets, fragments of times — 

18 novembre 2020

Épistolaire

natacha_merritt_

Soudain, au détour d'un snap vagabond,
Tatiana te décoche un sexfie abyssal
En plein cœur, du fin fond
De son Caucase natal. 

Tu ne sais, hélas, quoi répondre
À ce feu ardent qui la tourmente ;
Peut-être un poème à faire fondre
Les braises sous la neige bouillonnante ? 

 

— Dans mes carnets, fragments de rimes croisées, à l'ancienne, comme la moutarde —
(Photographie © Natacha Merritt / Sexual Selection, 2012) 

17 novembre 2020

Sketchbook #2

skyLandes

— Dans mes fragments d'ici — 

16 novembre 2020

Faire silence

table_sacrée

Comment peut-on encore croire
qu'un dessin est une offense ?
Comment peut-on ainsi confondre
les raccourcis et les impasses ?
Le dessin est la langue parfaite.
C'est un langage archaïque, moderne
et absolu.
Depuis la nuit des temps,
c'est la langue de l'âme ;
comme la poésie, la musique
ou l'extase sexuelle. 

Les seuls et uniques prophètes
dignes d'être respectés,

et honorés, ici-bas,
sont ceux qui maîtrisent totalement
ce langage sacré.
L'artiste est équipé congénitalement
pour être un voyant extra-sensoriel,
c'est ainsi. 

Alors il faut faire silence
devant cette connaissance universelle 
de la signification et de la représentation
du tout existant. Et il faut se taire
devant la puissance d'abstraction

qui en découle. 

Il faut faire silence. 
Surtout lorsque l'on ne possède rien d'autre
que des dogmes ou des croyances. 

 

— Dans mes carnets, écrire des fragments —
(Dans mon Digital Revio, table sacrée, intime rituel) 

15 novembre 2020

Sketchbook #1

woodvrac

— Dans mes fragments d'automne — 

14 novembre 2020

Les belles recettes du 21ème siècle !

 

bocal

— Recette intégralement disponible sur ton smartphone, en peer to peer citoyen — 

13 novembre 2020

HomeLandes

insideOut

Mais ici ; 
temps élargi 
à l'infini. 

— Dans mon Digital Revio, fragments d'ici — 

12 novembre 2020

Plèbe 2.0

anonyme

De l'extension du domaine du « like »
au narcissisme anonyme.
De la colonisation du sociétal
par la sacralisation du lien social.

De l'autolâtrie à l'effacement.
Du « démos » au « kratos ».
De Sapiens à l'Homo indignatus cyber-connectum. 

Du « dividere » au « dictare ».
De l'universalisme au populisme. 

Le réel, c'est quand on se cogne. 
N'est-ce pas ? 

Too late to believe again, sweety... 


— Dans mes carnets, écrire et gribouiller des fragments — 

11 novembre 2020

#chibi

astro

#ChibiAstroBoy ! Comme on dit sur les connected networks du twenty-first century, quand on veut créer du social link au sein d'une digital community, parait-il. Pfff... Fais-moi rêver, brand new world, avec l'indigence de tes éléments de langage qui nous éloignent encore davantage de la densité de cet intime secret ; être au monde. 

Oh oui ! Oh oui ! Traite-moi encore de boomer technophobe… J’adoOoore !  

 

— Dans mes carnets, fragments gribouillés — 
(D'après Osamu Tezuka / 1928-1989) 

6 novembre 2020

Cages

cage

Et toi alors, 
dis-moi... 
Laquelle as-tu choisie 
des cages idéologiques, 
morales ou religieuses, 
que les singes modernes 
ont trouvées jusqu'ici 
pour rendre 
leur neurasthénie chronique 
plus supportable, 
et se protéger d'eux-mêmes. 

 

— Dans mes carnets, écrire des fragments — 
(Dans mon atelier, monotype sur papier Velin d'Arches) 

4 novembre 2020

Un kilo trois

carton_à_dessins

Je pose le carton à dessin
sur l'établi.
Cent-soixante-douze pages,
un kilo trois.
Le livre est terminé. 

La main se retire
de l'écriture
et du trait.

Lentement.

Elle sait qu'il faudra
revenir plus tard,
pour une autre histoire 
à raconter, 
d'autres obsessions,
d'autres colères
à soigner,
peut-être. 

Mais pour l'heure,
l'esprit quitte la main. 

Il lui faut marcher pieds nus
dans les feuilles mortes du jardin,
blotties dans le givre du matin. 

Il lui faut manger un fruit
juteux comme le sexe cru
de la femelle amie. 

Il lui faut croiser de nouveaux sourires
espiègles, au détour d'un chemin
de caillasse, loin des villes, 
toujours. 

Il lui faut retrouver
le vent qui cravache la peau
érectile ; tendue.

La main se retire.
L'esprit quitte la main.
Le livre est terminé. 
« Je est un autre ». 

 

— Table de travail, novembre 2020 / Nouveau récit dessiné à paraître / 
Thierry Murat © éditions Futuropolis / 172 pages en bichromie — 
En librairie à partir du 7 avril de l'an de grâce 2021 ! 

1 novembre 2020

Alberto G.

Alberto G

« Plus on en met, plus il en manque. » 

— Alberto Giacometti — 
(Photographié rue d'Alesia, en 1961, par Henri Cartier-Bresson © Magnum Photos) 

31 octobre 2020

Pastorale

land

Brebis crevardes 
à l’agonie. 
Le troupeau 
maladif est enfermé 
dans l'enclos ; 
c'est l'heure du berger. 
L'heure où le reclus, 
ivre de liberté, 
devient voyant. 
Il pleure des chansons 
belles à égorger 
les loups 
près du ravin ; 
des complaintes 
à faire frémir la rosée 
qui suinte au creux 
de la croupe 
blanche et ouverte 
de la lune. 

 

— Dans mes carnets, écrire des fragments — 
(Dans mon Digital Revio, homelandes) 

28 octobre 2020

PhiloMoustache !

mustache

« Nul ne ment autant qu'un homme* indigné. » 

— Friedrich Nietzsche — 
(Dans mes carnets, philotypographisme) 
* Ça marche aussi pour une femme (ndlr) 

27 octobre 2020

Intimités

orifice

Et puis 
la cyprine salive 
au bord des lèvres 
toujours 
apaise nos âmes 
libres 
à l'interstice 
affamé d'émois 
et d'offrandes 
conquérantes 
en humidités 
complices 
blasphémant 
les dieux par l'ultime 
orifice. 

 

— Dans mes carnets, écrire des fragments — 

26 octobre 2020

Progressisme

convictions

— Dans mes carnets, archives — 

24 octobre 2020

ici&maintenant

peace_and_wood

Mais, déjà, 
la lueur 
de vivre 
submerge 
l'horizon.

 

(Dans mon Digital Revio, fragments de poème) 

23 octobre 2020

Sucking a lemon

Kid_A

Il y a 20 ans. Octobre 2000. Le premier titre sur l'album KID A, du groupe Radiohead, ouvre le XXIème siècle. « Everything in its right place ». Tout est là, donc... À sa juste place. Et le futur peut commencer. 
KID A. Une œuvre visionnaire – donc pessimiste – ou bien une œuvre pessimiste – donc visionnaire – qui donnera raison, deux décennies plus tard, aux prophéties dystopiques murmurées, de manière sibylline et symbolique, par la voix presque androïde de Thom Yorke ; « Yes-ter-day-I-woke-up-suck-ing-a-le-mon ». Quelques notes électro-pop comme sorties d'un vortex spatio-temporel, puis une phrase anodine, susurrée en boucle sur un ton monocorde et laconique, ouvrent donc le bal du siècle nouveau. « Hier, je me suis réveillé en suçant un citron », comme on dirait aujourd'hui sur les réseaux sociaux : Quand tu te réveilles en suçant un citron, lol !... Une phrase à l'acidité incipide, de moins de 140 signes, comme un statut ou un tweet accompagné d'un selfie désincarné. Nous y sommes déjà. Et personne n'y crois encore. Six mois plus tard, les gros seins de Loana sont bien réels dans le loft de la vieille télé. Rien de virtuel pour l'instant dans nos rapports humains... mais pourtant on sent déjà une drôle d'odeur. Ou plutôt une absence d'odeur... On ne se touche plus pareil. On apprend à communiquer avec des textos maladroits. On ne se regarde plus tout à fait en face. On fait mine de s'inquiéter en rigolant. Et on fait mine de rigoler en s'inquiétant (un peu). De toute façon, on s'en branle, c'est l'an 2000 ! C'est la fête ! Et on pille les droits d'auteurs des musiciens en téléchargeant comme des porcs sur Napster. C'est cool... c'est le progrès. Vivement demain qu'on puisse s'insulter avec un smiley qui pleure de rire et se menacer de mort sous couvert d'anonymat en ultra-connexion synchronisée. 
Octobre 2000. Pendant que le tout jeune internet du nouveau siècle enthousiasme la foule, béate d'admiration comme devant un bébé qui vient de naître, se promettant un avenir humaniste de partage et de connaissance, Thom Yorke balbutie, avec une voix synthétique et bouleversante d'humanité cassée, des phrases brèves sans aucun contexte évident les reliant entre elles ; des bribes, des statuts ou des tweets, disais-je à l'instant. C’était il y a 20 ans. C'était hier. 

« Yesterday I woke up sucking a lemon / Yesterday I woke up sucking a lemon / Yesterday I woke up sucking a lemon / Yesterday I woke up sucking a lemon / Everything / Everything / Everything / In its right place / In its right place / In its right place / Right place ». 

 

— Dans mes carnets, écrire des fragments de siècle — 
(Image de Stanley Donwood pour Radiohead © 2000) 

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AVERTISSEMENT :

 

 

« Je veux bien être entièrement tenu 
pour responsable de ce que je publie ici, 
mais je ne peux en aucun cas être jugé 
coupable de n'avoir pas écrit ou dessiné 
ce que 
tu aurais voulu voir ou entendre. » 

Bien cordialement, 
– La Direction – 

 





 


 

 




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

En ce moment sur ma table de nuit :

 

 

 

 

 

 


(En application cutanée, trois fois par jour. 
Protège l’individu des névroses collectives et sociétales. 
Puissant analeptique, riche en fer et en potassium.)