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Le blog de Thierry Murat
23 avril 2020

A true Romance !

romance

Lorsque Randal, l'agent spatial intergalactique, s'approcha de Sheïla Shyne, la star Vénusienne du porn'hologram, les vents magnétiques se mirent à tournoyer jusqu'au cœur de l'univers... 

Et si l'amour était plus puissant que toutes les forces telluriques du cosmos ? 

 

— Dans mes carnets, fragments typographiés de recycled feel good — 

23 octobre 2020

Sucking a lemon

Kid_A

Il y a 20 ans. Octobre 2000. Le premier titre sur l'album KID A, du groupe Radiohead, ouvre le XXIème siècle. « Everything in its right place ». Tout est là, donc... À sa juste place. Et le futur peut commencer. 
KID A. Une œuvre visionnaire – donc pessimiste – ou bien une œuvre pessimiste – donc visionnaire – qui donnera raison, deux décennies plus tard, aux prophéties dystopiques murmurées, de manière sibylline et symbolique, par la voix presque androïde de Thom Yorke ; « Yes-ter-day-I-woke-up-suck-ing-a-le-mon ». Quelques notes électro-pop comme sorties d'un vortex spatio-temporel, puis une phrase anodine, susurrée en boucle sur un ton monocorde et laconique, ouvrent donc le bal du siècle nouveau. « Hier, je me suis réveillé en suçant un citron », comme on dirait aujourd'hui sur les réseaux sociaux : Quand tu te réveilles en suçant un citron, lol !... Une phrase à l'acidité incipide, de moins de 140 signes, comme un statut ou un tweet accompagné d'un selfie désincarné. Nous y sommes déjà. Et personne n'y crois encore. Six mois plus tard, les gros seins de Loana sont bien réels dans le loft de la vieille télé. Rien de virtuel pour l'instant dans nos rapports humains... mais pourtant on sent déjà une drôle d'odeur. Ou plutôt une absence d'odeur... On ne se touche plus pareil. On apprend à communiquer avec des textos maladroits. On ne se regarde plus tout à fait en face. On fait mine de s'inquiéter en rigolant. Et on fait mine de rigoler en s'inquiétant (un peu). De toute façon, on s'en branle, c'est l'an 2000 ! C'est la fête ! Et on pille les droits d'auteurs des musiciens en téléchargeant comme des porcs sur Napster. C'est cool... c'est le progrès. Vivement demain qu'on puisse s'insulter avec un smiley qui pleure de rire et se menacer de mort sous couvert d'anonymat en ultra-connexion synchronisée. 
Octobre 2000. Pendant que le tout jeune internet du nouveau siècle enthousiasme la foule, béate d'admiration comme devant un bébé qui vient de naître, se promettant un avenir humaniste de partage et de connaissance, Thom Yorke balbutie, avec une voix synthétique et bouleversante d'humanité cassée, des phrases brèves sans aucun contexte évident les reliant entre elles ; des bribes, des statuts ou des tweets, disais-je à l'instant. C’était il y a 20 ans. C'était hier. 

« Yesterday I woke up sucking a lemon / Yesterday I woke up sucking a lemon / Yesterday I woke up sucking a lemon / Yesterday I woke up sucking a lemon / Everything / Everything / Everything / In its right place / In its right place / In its right place / Right place ». 

 

— Dans mes carnets, écrire des fragments de siècle — 
(Image de Stanley Donwood pour Radiohead © 2000) 

18 octobre 2020

Abri

abri

Ciel ouvert, 
bas et obscur. 
J'écris dans les ronces 
et les bois morts. 
Les certitudes 
de la meute humaine, 
galvanisée 
par le vent mauvais, 
griffent ma terre. 

Mes mots 
cherchent le terrier. 
Je ne fais pas de procès, 
j'essaye juste
de trouver un verbe 
ou un synonyme de pourriture 
pour finir la phrase 
commencée il y a des siècles, 
par hasard. 

Je dessine 
un oiseau mort décapité. 
Je suis devenu
une boussole crépusculaire ; 
un chant géomagnétique 
désaxé. 
Dans le vol froid du silence, 
je pisse par inadvertance 
sur les ruines 
des haruspices. 



— Dans mes carnets, écrire des fragments — 
(Dans mon Digital Revio, homelandes)

4 septembre 2020

FadeOut

friche

J'aime quand les jours 
raccourcissent. 
J'ai le sentiment 
que ça laisse davantage 
de temps au silence. 
Mais ce n'est qu'un leurre ;  
le silence se fout royalement 
des calendriers. 

J'entends gueuler dehors. 
Ils veulent encore qu'on les aime. 
J'ai pas envie. 

Le ramollissement 
de la courbure 
de l'espace-temps 
devrait nous permettre, 
en théorie, 
de voir plus loin que l'habitude ; 
ce qui est peut-être un progrès, 
finalement. 

Ne voir que les yeux 
sur les figures des figurants 
me suffit. 

La bouche est souvent plus sale 
qu'un trou du cul. 
Quant au nez, c'est l'idiot du visage. 

 

— Dans mes carnets, fragments — 
(Dans mon Digital Revio, Opensky) 

3 août 2020

« Dans ton cul »

shootwarhol

Valérie Solanas est née en 1936 dans le New Jersey. Elle débarque à New York au milieu des années 60 et vit principalement de mendicité et de prostitution. En 1965, elle écrit une pièce de théâtre « Up your ass » (Dans ton cul). Cette pièce raconte l'histoire d'une jeune prostituée misérable qui hait les hommes jusqu'à, finalement, en tuer un. 
En 1967, elle rencontre Andy Warhol et lui demande de produire sa pièce de théâtre. Il prend le tapuscrit, lui dit qu'il est « très bien tapé » et lui promet de le lire. Quelques temps après, elle recontacte Warhol pour avoir des nouvelles du script. Il lui dit qu'il l'a perdu. Et il lui propose, pour rire, un travail de dactylo à la Factory. Vexée, Valérie Solanas exige un paiement pour le manuscrit perdu. Warhol lui propose alors 25 $ pour jouer dans un de ses films expérimentaux. Elle accepte. Et la relation avec Warhol semble s'apaiser puisqu'elle réitère ensuite, à la Factory, d'autres expériences d'« actrice ». 

Le 3 juin 1968, Valérie Solanas, attend Andy Warhol dans le hall de la Factory, située au sixième étage du 33 Union Square West, et tire sur lui trois coups de pistolet. Les deux premiers coups manquent leur cible, mais la troisième balle lui transperce le poumon, la rate, l'estomac, le foie et l'œsophage.
Elle tire aussi sur le critique d'art et compagnon de Warhol, Mario Amaya et essayera également de tuer son imprésario, Fred Hughes, avant que l'arme ne s'enraye. La tuerie est évitée et Warhol s'en tirera de justesse, après une opération chirurgicale de plus de cinq heures, mais il ne récupérera jamais vraiment et devra porter un corset jusqu'à la fin de ses jours. 

Valérie Solanas écope de trois ans de prison et devient – en dépit de ses excès – un des symboles de l'appel à la révolte féministe. Le « SCUM manifesto » écrit en 1967 par Valérie Solanas devient alors à partir de 1968 un succès de librairie et une source importante de réflexion toujours d'actualité pour certaines militantes radicales. SCUM (Society for Cutting Up Men ), peut être traduit par « Société pour tailler en pièces les hommes » ou, selon les traducteurs, « ... pour émasculer les hommes ». 
En 1971, Andy Warhol produit « Women in Revolt », un film qui est une satire de ces événements rocambolesques. Un groupe similaire au SCUM de Valérie Solanas y est intitulé, avec dérision « PIG » (acronyme de Politically Involved Girlies) que l'on peut traduire par « Femmes impliquées politiquement ». 

En avril 1988, Valérie Solanas est retrouvée morte à l’âge de 52 ans des suites d’une overdose dans la solitude d’un petit hôtel de San Francisco. Son corps sera découvert cinq jours après sa mort, rongé par les asticots. Du grand art...

 

— Dans mes carnets, petits fragments d'histoire contemporaine — 

29 novembre 2019

Interlude (ad libitum)

zoopraxiscope

— Chut, Lucien... Ne me dites rien. 
À voir votre manière de danser je suis certaine que,
vous au moins, vous n'êtes pas un pervers narcissique. 

— Nous ne pouvons hélas préjuger de rien, très chère Justine...
Tout n'est ici qu'illusion d'optique dans le grand tourbillon
cyclique de l'existence. Mais ce qui est sûr, c'est que je bande
comme un salaud. 

— Ah ah ah ! Oh, Lucien...
La vie avec vous est tellement magique et animée.
Venez ! Allons vite nous faire un rail de coke
et partouzer dans la piscine de l'hôtel ! 

— Justine... Je dois vous avouer quelque chose. 

— Chut, Lucien... Ne me dites rien.
À voir votre manière de danser je suis certaine que,
vous au moins, vous n'êtes pas un pervers narcissique. 

— Nous ne pouvons hélas préjuger de rien, très chère Justine... 
Tout n'est ici qu'illusion d'optique dans le grand tourbillon 
cyclique de l'existence. Mais ce qui est sûr, c'est que je bande 
comme un salaud. 

— Ah ah ah ! Oh, Lucien...
La vie avec vous est tellement magique et animée.
Venez ! Allons vite nous faire un rail de coke 
et partouzer dans la piscine de l'hôtel ! 

— Justine... Je dois vous avouer quelque chose. 

— Chut, Lucien... Ne me dites rien... 


(... ad libitum) 

dancingcircle

Le zoopraxiscope, ce merveilleux jouet optique donnant l'illusion 
d'un mouvement cyclique, fût inventé par Eadweard Muybridge. 
Il permettait une projection sur grand écran à l’aide 
d’une lanterne magique. (Dessins : Eadweard Muybridge, 1893 / Dancing) 

11 juin 2020

Lupanar

pompéi

« Il palpait ces fesses royales et avait insinué l’index dans un trou du cul d’une étroitesse à ravir. Sa grosse pine qui bandait de plus en plus venait battre en brèche un charmant con de corail surmonté d’une toison d’un noir luisant. » 

— Guillaume Apollinaire « Les Onze Mille Verges », 1907 — 
(Peinture : fresque de la maison close de Pompéi, 1er siècle ap. J.-C.) 

30 avril 2020

EthnoSpace

pichler

Le Mercurien est invariablement autocentré en flux tendu sur sa propre conscience électromagnétique. 
Sur la planète Mercure, toute connexion avec autrui est soumise à une combinaison algorithmique de multiples régulations cognitives à induction. 
Ces combinaisons peuvent fonctionner dans un contexte homogène et autonome. Mais un sujet appartenant à des contextes hétérogènes peut être conduit – par simple intérêt électrostatique altruiste – à n'avoir que des opinions ou des pensées contradictoires sur un unique objet ; c'est à dire lui-même, en tant qu’entité sociétale globalisée. 

 

— Dans mes carnets, écrire des fragments —
(Photographie : « Small Room », sculpture de Walter Pichler © 1967) 

22 mars 2020

Des nouvelles d'ici (fragments #4)

petitjournal

Chacun a sa tragédie privée. 
Le rentier de gauche
comme le vagabond des étoiles.
Le moine comme la putain. 

Chacun se considérant 
comme une nécessité première. 
Chacun se croyant unique 
dans son misérable égoïsme. 

Vouloir faire commerce universel 
de sa propre tragédie,
c'est l'imposture des impuissants.
La posture des lâches. 

Le philosophe ne sait 
que théoriser

le drame de l'existence. 
Le journaliste d'investigation 
et le médiocre romancier 
ne font que transformer 
les blessures intimes 
en pièces à conviction. 

Pour guérir du chaos du monde,
adressez-vous au poète. 
À personne d'autre. 

 

— Dans mes carnets, fragments — 

24 février 2020

Véhémence (fragment de)

monotype

Aux abords de ces paysages stériles, 
le foutre et le sang s'agitent
dans le noir mélange

de la merde et du vent femelle 
arraché aux tétines
des chiennes pyromanes. 

Et il faut être diablement éclairé 
pour sucer encor le jus de la lumière isocèle. 

No hug, dans ce bordel. 


— Dans mes carnets, fragments —
(Dans mon atelier, monotype sur papier Velin d'Arches) 

6 janvier 2020

Sade song

giacosade

La verticalité spirituelle des religions monothéistes occidentales s'étant totalement évaporée depuis que les archevêques sodomisent les anges, il faut bien – à l'aube horizontale du nouveau millénaire – se faire accroire que l'on va réussir à apaiser les angoisses néo-existentialistes de la foule avec les bréviaires d'un nouveau catéchisme de supermarket qui crucifie les porcs en transformant la vieille littérature sulfureuse – ou toute autre forme d'art « dégénéré » – en un tout nouveau scandale ou une toute nouvelle affaire d'état qui lave encore plus blanc qu'une réclame poussiéreuse des seventies. 

Dans ce spectacle du châtiment, soyons certains que cette grande lessive du siècle tout neuf nous garantisse à tout jamais la purification ultime de l'âme souillée de l'humanité. N'en doutons pas ! 

 


— Dans mes carnets, écrire des fragments de notes — 
(Dessin © Fondation Alberto Giacometti, exposition Giacometti / Sade
« Cruels objets du désir », 
du 21 novembre 2019 au 9 février 2020, Paris 14e) 

5 décembre 2019

Dichotomie

deuxmains

Chaque jour, ou presque, une nouvelle question philosophiquement complexe est tirée du grand chapeau médiatique afin d'apporter une unique réponse simple, vulgaire et prédigérée pour le bétail post-humain neurasthénique. 

Ces derniers temps, j'entends ici ou là, sur les réseaux de l'ultra moderne bêtise interconnectée qu'il ne faut absolument pas séparer l'œuvre de l'artiste. La question est évidemment complexe... Mais comme toujours, la réponse imposée par les haut-parleurs virtuels des algorithmes est très simple. Comme chez Orwell dans 1984, le cheminement de la pensée nourrie d'arguments est systématiquement écarté afin de réduire le risque de discernement au degré zéro de la réflexion. Peut-on séparer l'œuvre de l'artiste ? Non. Il ne faut pas. Point à la ligne. 
C'est mal. (Fin de la discussion). 

À l'écart du cyber-brouhaha, je reste comme d'habitude sans voix, les bras tombants au milieu de tant de certitudes péremptoires et je pense soudain à Federico García Lorca... 

Je me dis qu'il aurait certainement préféré, lui, que l'on sépare son œuvre de sa vie d'homme au moment précis où les milices franquistes posèrent froidement sur sa tempe le canon d'un pistolet automatique au détour d'un chemin boueux. Son seul crime était d'avoir écrit des poèmes dérangeant la pensée unique érigée en système. Mais ce ne sont pas ses livres que l'on a interdits ou brulés, c'est sa cervelle que la meute docile a fait exploser en l'exécutant à bout portant comme un chien. On ne sépare pas l'œuvre de l'artiste ! 
Enfin ! Puisqu’on vous le dit... 

Alors, je pense à lui et aux centaines de poètes muselés ou assassinés de par le monde au fil de l'histoire humaine et je pisse comme je pleure sur la morale en plastoc préfabriquée par les petits procureurs autoproclamés de la justice facebookienne, twitterienne ou médiapartiste de ce siècle misérable. 

Je pense aussi à Rimbaud, qui au détour d'une lettre à son ancien professeur de français, eu la vision extralucide d'écrire : « Je est un autre ». En quatre mots seulement, il rebattait soudainement toutes les cartes poussiéreuses de la vieille littérature, ouvrant enfin à l'infini les portes rouillées des horizons du geste artistique et de la pensée libre & immorale avant de mettre définitivement les voiles vers les mers du sud pour y vendre des armes, de l'opium et des filles de joie, nous laissant tous, ici-bas, dans la fange confortable de nos petites certitudes. 

 

— Dans mes carnets / Fragments de doute — 
(Dessin de Federico García Lorca / détail) 

13 novembre 2019

Communiqué #5

cantine

Alors que le climat semblait être relativement apaisé sur les réseaux sociaux depuis trois jours, nous apprenons à l'instant que la présidente·e de l'association MVE21 (Mieux Vivre Ensemble au XXIe siècle), vient de soumettre un projet de proposition de loi visant à instaurer au moins une fois par semaine dans les cantines scolaires des menus LGBTQ+. « Ceci afin de garantir une parfaite harmonie dans ce carcan sociétal responsable de la construction mentale qui défini arbitrairement le genre masculin et féminin et qui stigmatise toutes les différences tout en cautionnant la discrimination dans une complicité silencieuse ! » (sic). 
La présidente·e de MVE21 suggérerait donc au menu de nos chères petites têtes blondes une sélection de plats à base d'espèces animales et végétales hermaphrodites ou non genrées, éventuellement cuisinées aux hormones génétiquement modifiées, comme par exemple la fricassée de chapon & escargots de Gomorrhe, le risotto aux œufs de mérou non fécondés, ou la salade de maïs & tulipes de Lesbos... 
Ce programme de « cantine inclusive » pourrait, par la suite, être prolongé dans tous les Ehpad du territoire afin d'impliquer, dans cette démarche progressiste, toutes les générations et en particulier « nos séniors qui portent encore en eux les préjugés réactionnaires d'un siècle archaïque. » (fin de citation)

Inutile de préciser que les commentaires sur la toile suite à cette annonce ont été, une fois de plus, très vifs et très nombreux... Au cœur de ce festin idéologique, les internaute·e·s n'avaient pas l'intention de se priver de dessert... « À quoi ça sert d'avoir la frite si t'as pas les moules ?! », aurait même twitté ce matin Jean-Marie (de la Sarthe), auquel aurait répondu, non sans une pointe d'humour, Jean-Claude (président du club de pétanque de Sainte-Barbe-sur-Yvette) : « Ça sert à quoi le cochonnet si t'as pas les boules ?! ». Tous deux, visiblement grands fans d'Alain Bashung... 

 


— C'était un communiqué de Jusqu'ici-Tout-Va-Bien —
(Merci de nous avoir suivis) 

3 septembre 2019

Digression

sirène et centaure

Esthétiquement, j'ai bien peur que l'on ne fasse que régresser depuis le Néolithique, l'Antiquité et le Moyen Âge. L'apogée étant certainement le XIIIème siècle avec Giotto di Bondone, Cimabue, Rutebeuf, Dietisalvi di Speme, Jaufré Rudel, Chrétien de Troyes et les Lais de Marie de France. 
À la rigueur, le XVème... avec les Primitifs flamands et François Villon, et puis Lorenzo Lotto qui donne enfin une âme à l'art du portrait au tout début du siècle suivant. Mais après... la messe est dite. La fête païenne est finie. 
Circulez, y a rien à voir. 

À bien y regarder de près, la Renaissance n'est peut-être rien de plus que l'instagram des XVIème et XVIIème siècle. La B.O. d'une série netflix composée par Umberto Tozzi et remixée par Vivaldi, le pizzaiolo végane des quatre saisons. Le royaume éternel selon l'évangile de Pierre & Gilles, lors d'une expo'concept dans l'espace co-working d'une bio-ferme urbaine alternative.
Finalement ce n'est peut-être que cela, la Renaissance... Une profusion d'images condescendantes, néo-classiques, ultra léchées, presque fluo, démago, vulgaires. Du storytelling, propre, lisse, éventé. Avec ces angelots dodus qui flottent comme des bisounours sous lexomil sur les nuages sucrés des plafonds rose bonbon. La modernité et le progrès sont enfin en marche sous l'œil bienveillant des apôtres bodybuildés, lovés dans les drapés des femelles lascives... Si les féministes avaient existé, elles auraient certainement coupé les couilles de Michelangelo – alors que tout le monde sait aujourd'hui qu'il était gay. 

En ce qui concerne l’esthétique de la pensée, de la langue et du discernement, on peut très facilement envisager le siècle des Lumières comme le google ou le facebook du XVIIIème siècle. La voilà, la grande et belle idée de ce fantasme encyclopédique universellement partagé : la vulgarisation – qui fait confondre le savoir avec la connaissance. 
Et bien sûr, lorsque l'on confond savoir et connaissance on se fourvoie dans l'impasse du « j'ai tout compris et j'ai toujours raison » comme n'importe quel crétin qui découvre un nouveau dogme, un nouveau jouet idéal, un truc en toc qui brille... Si les gilets jaunes avaient existé, ils auraient courageusement guillotiné Voltaire le cynique et Diderot le salaud de bourgeois illuminati.

Si on rajoute à tout cela, la démographie galopante et étouffante du XXème siècle, puis l'assassinat des mystères archaïques et des contes – ces vieillards immémoriaux qui avaient appris aux enfants devenus grands à écouter la musique du cœur du monde – on arrive vite au stade définitif de la crétinerie universelle. Là où l'idiot ; jadis le sage isolé et marginal, devient aujourd'hui une légion d'imbéciles au galop qui savent tout sur tout, même sur ce qu'ils ne connaissent pas. 
Plus on est nombreux, réunis et connectés, plus on est cons et vulgaires. 
C'est mathématique. 

Heureusement, il nous reste la poésie, le dernier vestige intime du Sacré – sans le religieux. C'est ce que le XIXème siècle avait si bien compris. Mais il est le seul. Je veux bien accorder aux impressionnistes du tout début XXème, aux pictorialistes – pionniers de l'art photographique – et à Apollinaire, la souveraineté esthétique autoproclamée d'un ultime chant du cygne... Et tout le reste, comme disait Jean-Pierre Coffe, n'est que du jambon polyphosphaté. 

 

— Dans mes carnets, petits fragments subjectifs
d'une brève histoire de l'art et de la littérature —
(illustration : bestiaire / enluminure du XIIIème siècle / anonyme) 

19 mai 2019

Communiqué #2

cambrousse

L'AFPFGC (Association Française pour la Promotion du Fermage de Gueule des Citadins) demande expressément aux urbains cyber-connectés de ne plus se prononcer sur les réseaux sociaux à propos des sujets qui ne les concernent pas ; tel que la chasse aux bambis, la cueillette des champignons ensorcelés, les battues aux cochons sauvages, le danger des sorties en pédalo par temps de pluie, les couilles de taureaux à la vinaigrette espagnole, l'élevage intensif des poulets autistes ou la confiture d'escargots de bruyère...

« Ces rats des villes n'ont qu’à s'occuper de leur fesses molles, de leurs petits problèmes d'érection, de leurs trottinettes nucléaires, de leurs poubelles jaunes et vertes et des cacas de chiens sur leurs trottoirs. Merci. Bonsoir. », a déclaré hier soir Jean-Pierre Lebouc, le porte parole de l'AFPFGC.
Cette déclaration a immédiatement enflammé la toile et les commentaires n'ont pas tardé à se faire entendre haut et fort. « Parigots têtes de veaux, parigots collabos ! », aurait même twitté, ce matin, un gilet jaune de la Sarthe. « Les gueux, je vous lèche la queue... », a répondu très sereinement la responsable·e de l'agence conseil en communication d'influence de la mairie de Paris, qui n'a pas sa langue dans sa poche.




— C'était un communiqué d'Ici-Même-en-Temps-Réel. Merci de nous avoir suivis —

1 septembre 2019

Easy

dennis

Autant le dire tout de go, les nouvelles ne sont pas bonnes...

On annonce pour septembre, un sévère et radical retour de lynchage virtuel, victimaire, identitariste, pétitioniste, moraliste, idéologiste, inclusif et anonyme, pénardos planqué mou du clavier et tranquillou activiste vengeur masqué en pantoufles citoyennes révolutionnistes écoresponsables sur le grand réseau merdique de la rentrée. 

Ô joie ! 
Mon bison futé de l'internet et du smartphone me dit de foutre le camp en sens inverse. Ça tombe bien, je suis touriste à l'année. Alors je prends l'avion avec ma moto qui pollue du cul. Je bouffe du bœuf. Je fume du co2. Je chie du carbone. J'écris au masculin singulier, sans point-point. J'achète six cordes neuves sur amazon. 
Et... 

I m free to sing my song 
(though it gets out of time). 

Bonne rentrée à vous ! 

 

 

— Dans mes carnets, personal advice — 
(Sur la photo, Dennis Hopper dans Easy Rider en 1969) 

31 juillet 2019

Reset

vortex

Les brigades platoniciennes – milices de la répression du réel – sont venues cette nuit, m'arrêter dans mon sommeil. Elles m'ont conduit dans une cellule sourde et aveugle. Des cyborgs transgéniques m'ont fait une injection de solipsine, de moraline, et de solastalgine collapsée. Puis ils m'ont passé à tabac avant de me jeter vivant dans la fosse commune du vortex de Foucault.

C'est alors que je me suis réveillé sous LSD, en calbut hawaïen dans la piscine d'Aristote à Malibu. Buvant du champagne russe avec les putes de Jim et Aldoux, sous un soleil saturnien d'or et de plomb. 

 

— Dans mes carnets, rêves en vrac / extrait — 
(Dans mon Digital Revio, capturer des chiens et des loups) 

11 juin 2019

Communiqué #4

spacehole

« Les résultats des dernières observations de la sonde spatiale Proktos ne laissent désormais plus la place au doute.
Le trou du cul de l'univers est bel et bien en expansion, lui aussi. Et il aspire l'âme de l'humanité dans une gigantesque sodomie intersidérale. Nous allons donc tous mourir en faisant jouir le cosmos par l'anus. Et ceci risque bien, hélas, de prendre plusieurs milliards d'années...
C'est terrifiant, mais c'est ainsi.
Bonsoir. »

C’est sur cette ultime annonce de la célèbre agence conseil en communication d’influence, Fuck’Off, que la totalité des réseaux sociaux se sont brusquement tus, hier au soir.

Un dernier tweet d’un gilet jaune s’est échappé du grand vide : « Tout ça, c’est la faute aux médias ! Macron, rend le pognon ! Tu l’as dans l’fion ! »

Et puis le silence.



— C'était le dernier communiqué d'Ici-Même-en-Temps-Réel.
Merci de nous avoir suivis —

24 août 2019

Le robinet à merde

robinetàmerde

Le 24 août 2015, pour la première fois dans le monde, un milliard de personnes ont utilisé facebook dans la même journée. 
On peut donc, d'un point de vue sociologique, dater officiellement l'ouverture du robinet à merde à cette date précise.
(Happy birthday, facebook) 

En ce même an de grâce 2015, en France, des associations féministes déterrent à nouveau une vieille « affaire » de 2009, classée par la justice depuis 2012, et accusent une énième fois OrelSan – un simple auteur de chansons – d'incitation à la haine sexiste après l'avoir traîné devant les tribunaux comme un criminel de guerre faisant l'apologie du féminicide sous le troisième reich, et ce, même après la relaxe judiciaire, dopées et coachées par l'acharnement de la bien-pensance fraichement ultra-cyber-connectée (le fameux robinet à merde), confondant une fois de plus la fiction et la réalité comme des enfants de trois ans (régression pathologique) et prenant encore et toujours au pied de la lettre un texte littéraire pour un discours extrémiste de propagande (pathologie psychotique et collective de la paranoïa). On refait donc le procès poussiéreux de 1857 des Fleurs du Mal de Baudelaire. Autant dire le procès du diable en personne (coucou fais-moi peur).
Ça se passe en France. Et en France, on est toujours fiers d'être beaux et cons à la fois (on appelle ça le panache).

Bien avant l'ouverture du (fameux) robinet à merde, il ne serait jamais venu à l'idée de personne de confondre Benoît Poelvoorde (dans le film « C'est arrivé près de chez vous » en 1992) avec Patrick Henry, le tueur en série des seventies en pattes d'éph'. 
Il ne serait jamais venu à l'idée de personne de confondre Albert Dupontel (qui fracasse des têtes à grand coup de pelle métallique dans le film « Bernie » en 1996) avec Jack l'éventreur, et encore moins de confondre le bon vieux Georges Brassens (qui chante « Je suis un voyou » en 1954) avec un violeur pédophile. 
(Je viens d'utiliser malgré moi, trois fois de suite, le verbe confondre ; j'ose espérer que tu mesureras comme moi, l'ampleur de la confusionite aigüe ambiante.)

Bref. Or donc... Ainsi soit-il ! 
Et par la très grande sainteté de l'ouverture du robinet à merde de l'an de grâce 2015, nous te prions, seigneur tout puissant en forme de f.
Ô toi, grand monstre bleu aux deux milliards de trous du cul interconnectés, exhausse nos péchés et délivre-nous du mal... 
Amen. 

— Dans mes carnets, remise à l'heure — 

19 avril 2019

La cendre et la merde (fragments)

VH_ND

La petite france mesquine,
Après avoir tourné en boucle
Pendant sept Lunes
Sur des ronds-points jaune sang,
Se voit pousser des ailes
D'ange sans-culotte.

La pierre et le feu...
Symbole !

En regardant brûler huit siècles d'Histoire,
La petite france mesquine
Mélange dans la cendre
Des Compagnons Bâtisseurs
Et dans la boue des Cathédrales,
Les vestiges de son humanité merdique
Avec les restes pourris de son frigo vide
En plastoc.

Dans la lumière verticale et sacrée
De son samsung galaxy,
La petite france mesquine
Prie les dieux du fric et du cul
De lui offrir ce qu'elle n'aura jamais ;
Une âme – même artificielle,
Une planète flambant neuve,
Et un vilain petit pavillon phénix
En or massif.

La croupe flétrie dans l'aube fanée,
La petite france mesquine
Chie sur la beauté des Mondes Archaïques
En chantant de vieux cantiques staliniens
Pour que cesse enfin sa misérable existence
De cloporte fatigué.

 

 

 Dans mes carnets / écrire des fragments — 
(Dessin de Victor Hugo, 1831 / Vision de Notre Dame de Paris)

9 juin 2019

Communiqué #3

marieantoinette

L'AFLPSS (Association Française pour la Lutte contre la Pénétration Sexuelle Systématique) lance un cri d'alarme : « Non, le coït n'est pas incontournable ! Il n'est qu'une funeste invention masculine qui sacralise l’instauration d’une relation inégalitaire comme modèle sociétal ! » (sic). 

Pénétrer, prendre, foutre, attraper, enfiler, enconner... ne seraient alors que des concepts archaïques et poussiéreux ? Dans notre soif de vérité, et d'information, nous sommes en droit de nous poser la question... Et pour atteindre l'orgasme féminin dans un extraordinaire élan progressiste, tous ces verbes désuets ne seraient-ils pas, finalement, à proscrire du langage et de l'acte sexuel de la race humaine du XXIème siècle ? 

« Le phalocentrisme étant au cœur du débat politique sur les réseaux sociaux depuis l'avalanche salutaire post-metoo, pourrait-on enfin, dans cette société sexiste, baiser équitable ?! », a déclaré très sobrement Thérèse Fion (porte·e parole·e de l'AFLPSS) lors de sa conférence de presse. 

En état de sidération avancée, les cyber-hurlements des internaute·e·s ne se sont pas fait attendre : « On t'encule, Thérèse ! », aurait même twitté, ce matin, un gilet jaune très exité... 

 


— C'était un communiqué d'Ici-Même-en-Temps-Réel. Merci de nous avoir suivis — 

26 juillet 2019

Cui-cui

cuicuidead

Les petits oiseaux 
et les pots de fleurs 
gentiment alignés 
à la ligne 
dans le champ lexical 
des nouveaux cyber-poètes 
me font l'effet d'un suppositoire. 

Les couchers de soleil 
et les ongles vernis 
sur instagram 
lubrifient la rétine anale 
du post-humain 
et me donnent des envies
de meurtres. 

Cui-cui. 

Quoi ?
Do not disturb 
dans ce bordel ? 
Tu veux des pensées 
sucrées ? 
De la vaseline 
en sorbet ? 
Des petits cœurs 
siliconés ? 

Bouge pas darling 
je vais t'enfiler un poème 
à la vanille 
et te foutre par les yeux 
avec du papier de verre parfumé 
au curcuma. 

 

 

— Dans mes carnets, mots en vrac / Sur la route, un poème écrasé — 

7 mai 2019

Communiqué #1

décharge

L'AFPTSE (Association Française Pour le Tri Sélectif des Émotions) s'interroge : 
« Pourrait-on s'émouvoir davantage pour les pingouins qui pataugent sur la banquise en fusion lorsque qu'une cathédrale gothique est en feu ? Pourrait-on larmoyer de manière paritaire pour Samir qui peine à traverser la méditérranée en zodiac pendant que ma grand-mère galère avec son déambulateur inadapté à cause des normes européennes ? 
En somme, pourrait-on enfin, dans cette société, pleurnicher équitable ? » 

L'AFPTSE a déposé aujourd'hui une requête sommant Marc Zuckerberg d'apporter une solution durable et immédiate à cette exaction en mettant à disposition des internautes, toujours plus exigeants, une nouvelle série d'émoticônes ciblées permettant une forme inédite d'expression « d'émotions égalitaires » (sic). 

Sur les réseaux sociaux, on se questionne déjà sur le bilan carbone d'une telle opération. Et les réactions les plus diverses ne se sont pas fait attendre : 
« On s'en bat les couilles des émotions ! », aurait même twitté, ce matin, un gilet jaune très courageux...

 

 

— C'était un communiqué d'Ici-Même-en-Temps-Réel. Merci de nous avoir suivis —

24 avril 2019

Offre spéciale !

papillons

Toi aussi, grâce au hashtag #BalanceTonMort, fais-toi plaisir !
Deviens populaire et influence l'opinion ! 

Déterre un cadavre célèbre, et épingle-le sur ton joli mur facebook. Tu trouveras dans la presse et sur les réseaux sociaux tout un tas de déguisements rigolos pour habiller ton macchabée : une combinaison d'antisémite, un chapeau de séducteur-violeur, un slip en cuir de nazi, une armure de collabo, une redingote de pédophile, un casque colonial, ou, pour les plus taquins, une tenue camouflage d'anthroposophiste... 

Fais-toi plaisir ! Transforme rapidement un gentil cadavre
en vilain monstre prêt à lyncher... 
#BalanceTonMort 

L'utilisation de ce hashtag est entièrement gratuite !
Fais-en vite profiter tes amis... 

 

 

 C'était un communiqué de l'agence Fuck'Off, cabinet conseil
en communication d'influence et managering digital co consulting online 

16 octobre 2018

C'est les 1 an du #mitou ! (et ça se fête...)

(Il y a un an, presque jour pour jour, je publiais ça. Ici même...)

fillesmodèles

Pendant que la « planète fille #MeToo #balancetonporc » relit Barbe Bleue et comptabilise les mains au cul qu'elle aurait oubliées au fil de son parcours intersidéral, moi je lis L'Homme Sauvage & l'Enfant – l'avenir du genre masculin – de Robert Bly (éditions du Seuil, 1992).

Et je repense aux petites filles modèles de la cour de récré de mes dix ans. Ces petites filles méchantes qui frottaient leur timide féminité à la virilité des garçons vulgaires. 
En se laissant tripoter par « les autres », elles me souriaient gentiment, me laissant là, violemment sur le seuil, le cœur durablement en miettes, dans mon rôle d'éternel meilleur ami, exclu des premiers jeux érotiques. 
Peut-être étais-je, à leurs yeux, trop doux, trop « poète », ou certainement pas assez « protecteur » pour attiser leur libido en construction...


Après toutes ces années, je ne suis devenu ni gay, ni rock star, ni serial killer...
Juste un môme éternel.

Aujourd'hui, les petites filles modèles postent leurs selfies, leurs hashtags « à la con », des photos de leurs chats et de leurs décos de noël sur facebook. Et moi... J'écris, je dessine et publie des livres en homme libre.

 

« Les petites filles modèles 
Se moquaient bien de moi 
Tu n'es pas connu disaient-elles 
Tu n'as pas l'air d'un roi 
Les petites filles méchantes 
Aimaient jouer avec moi 
Elles avaient une façon cruelle 
De s'endormir entre mes bras. »

 William Sheller / Les petites filles modèles / 1982 

(Gravure : anonyme / Vers 1900)

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Visite aussi mon site web ! 
www.thierrymurat.com 

 

 

 

 

 

 

 

 

Compte facebook > définitivement supprimé 
(depuis janvier 2019) 
« Hors contaminations émotionnelles 
et collectives » 

 



 





 

 

 

 

 


 

Compte instagram > définitivement supprimé 
(depuis janvier 2019)
« Hors pollutions rétiniennes intempestives 
et marketées » 





 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

Définitivement absent du réseau Linkedin 
(depuis février 2025)
« Hors d'atteinte de la novlangue-de-bois
managériale et entrepreneuriale »
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

AVERTISSEMENT :

 

 

« Je veux bien être entièrement tenu 
pour responsable de ce que je publie ici, 
mais je ne peux en aucun cas être jugé 
coupable de n'avoir pas écrit ou dessiné 
ce que 
tu aurais voulu voir ou entendre. » 

Bien cordialement, 
– La Direction – 

 




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

En ce moment sur ma table de nuit :

 

 

 

 

 

 


(En application cutanée, trois fois par jour. 
Protège l’individu des névroses collectives et sociétales. 
Puissant analeptique, riche en fer et en potassium.)